24 heures après l'annulation du concert de Depeche Mode au Stade Pierre Mauroy, Elisa, l'exploitant de l'infrastructure, se mure dans le silence. De son côté, le maire de Villeneuve-d'Ascq, Grérad Caudron, lui reproche son "amateurisme".
Elisa ne répond plus. Sollicitée à de multiples reprises par nos soins depuis l'annulation dimanche du concert de Depeche Mode, la société d'exploitation du Stade Pierre Mauroy reste obstinément silencieuse.Ce qui n'est pas le cas des élus de la métropole lilloise, qui critiquent ouvertement sa gestion de l'événement. Les premières flèches sont décochées par Gérard Caudron, le maire divers gauche de Villeneuve d'Ascq, la ville où a été bâti ce grand stade flambant neuf. "Quand je vois les leçons que ces sociétés de production nous donnent quand nous posons la moindre question sur l'organisation d'un spectacle et la manière dont, au dernier moment, quelques heures avant, on se rend compte qu'il ne fait pas assez chaud... alors qu'ils ont signé un contrat garantissant une certaine température. C'est de l'amateurisme et pour moi, c'est vraiment une colère froide".
Reportage de Laurent Navez et Benoît Bugnicourt.
Dans son contrat avec Live Nation, la société productrice du concert (qui organise par ailleurs chaque année le Main Square Festival d'Arras), Elisa s'était engagée à assurer une température de 20°C dans la "boîte à spectacle" du Stade Pierre Mauroy. Mais dimanche midi, il n'en faisait que 10, en raison d'un problème de chauffage mal calibré.
Un incident qui a du mal à passer du côté de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU), propriétaire du stade qui récuse toute responsabilité. "Ce stade a d'abord une vocation sportive, qui est très réussie avec le LOSC mais aussi avec le Top 14 de rugby, ce qui montre à quel point ce stade est repéré en France comme étant un stade majeur", tempère Pierre de Saintignon, conseiller de la présidente de LMCU, Martine Aubry. "Mais il doit être aussi une boîte à spectacles absolument majeure. Bon, le coup est raté hier. Une fois, un réglage, je l'espère. On dit que c'est un problème de chauffage, j'espère que ça ne se reproduira pas."
Les élus attendent aujourd'hui les explications d'Elisa et d'Eiffage, le constructeur du stade qui a coûté officiellement 324 millions d'euros.