Affaire du "faux tract" : le procès Mélenchon-Le Pen de nouveau renvoyé

Le procès de l'affaire du faux tract qui oppose Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen a de nouveau été renvoyé à une date ultérieure par le tribunal de Béthune. 

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Le procès du "faux tract", dans lequel Jean-Luc Mélenchon a fait citer à comparaître evant le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) son ancienne adversaire aux législatives Marine Le Pen, a été renvoyé mardi au 6 février 2014.

Il s'agit du quatrième renvoi dans cette procédure par citation directe, lancée par l'ancien candidat du Front de gauche aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais à l'encontre de la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen et de deux militants locaux du FN. M. Mélenchon les accuse d'avoir pris part à la distribution d'un faux tract fin mai 2012 pendant la campagne électorale, tract qui comportait sa photo et reproduisait
l'une de ses phrases prononcées lors d'un discours à Marseille le 14 avril précédent: "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb".

Le tract sur fond vert, la couleur de l'islam, comportait également la mention "Votons Mélenchon" et sa traduction dans un arabe approximatif. Marine Le Pen est citée à comparaître pour "manoeuvre frauduleuse" et publication d'un montage sans le consentement de l'intéressé, des délits passibles d'un an
d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende, ainsi que d'une peine complémentaire de privation des droits civiques, autrement dit d'inéligibilité.

Les juges ont décidé de renvoyer de nouveau le procès, sur demande de l'avocat de Mme Le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, qui a déclaré n'avoir reçu que lundi certaines pièces de la part de la défense de M. Mélenchon. "J'ai reçu des pièces dans la nuit", a déclaré Me Saint-Just, dénonçant une "pratique
scandaleuse", "contraire aux règles du contradictoire". Me Garrido, l'avocate de Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé pour sa part une "manoeuvre
dilatoire" de la part du FN, pour retarder l'issue du procès. 

En revanche, les juges ont rejeté dans l'après-midi la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) présentée par la défense de Mme Le Pen, qui portait sur le sens de l'expression "manoeuvre frauduleuse" dans l'article L-97 du code électoral, estimant que "ladite question est dépourvue de caractère sérieux" et insuffisamment motivée.

Lors des législatives de juin 2012, Jean-Luc Mélenchon avait été éliminé dès le premier tour et Marine Le Pen avait été battue de justesse par le socialiste Philippe Kemel au second.

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