Ce mardi à 9h30, le tribunal administratif de Lille examinait un recours d'Eric Darques, membre de l'association Anticor, contre la décision de Lille Métropole Communauté Urbaine de donner le nom de Pierre Mauroy au Grand Stade de Lille.
Peu de chances que le tribunal juge sur le fond ce matin. Néanmoins, joint par téléphone Eric Darques assurait, avant l'audience, que le rapporteur public le suivra à l'audience. Et que "quasi-systématiquement, le tribunal suit les recommandations de ce rapporteur".
Ce que reproche Eric Darques à LMCU et sa présidente Martine Aurby : dans un premier temps de ne pas avoir fait voter dans la forme, "cela a été posé sur la table alors qu'on aurait dû avertir les conseillers communautaires 24h à l'avance". D'autre part, sur le fond, de ne pas avoir accepté une offre de Partouche de 2 millions d'euros perfectible (entendez peut-être 2,5 millions d'euros) pour le naming (1) du stade.
Sur ce dernier point, le rapporteur public ne suit en revanche pas Eric Darques, lequel reste confiant comme le montre son interview en vidéo ci-dessous.
"D'accord, Martine Aubry a réussi à trouver trois nouveaux sponsors comme Carrefour, une société immobilière et le Crédit Mutuel pour 14,6 millions d'euros en cinq ans. Mais Partouche proposait 2 millions d'euros par an pour dix ans soient, 20 millions pour le naming, ce qui n'était pas incompatible avec le fait de trouver ces trois mêmes sponsors".
"D'accord, Martine Aubry a fait revoter sa délibération en respectant davantage la forme le 18 octobre, mais je déposerai un nouveau recours contre cette délibération pour des questions de forme et de fond", prévient Eric Darques qui ne comprend pas comment la communauté urbaine de Lille a pu se passer du naming alors que fin août début septembre, à Nice par exemple, Allianz s'engageait pour 2 millions d'euros par an pendant 19 ans.
Contactée par téléphone, la communauté urbaine de Lille se montre sereine mais ne souhaite pas réagir pour le moment. En août, Martine Aubry, réagissait dans les colonnes de 20 minutes : «C’est un mauvais procès. Tous les élus étaient unanimes pour voter cette décision, sinon je ne l’aurais pas proposée. Et la notion d’urgence s’explique par le fait qu’il fallait faire fabriquer et poser les nouveaux panneaux de signalisation du stade. Quant aux financements, il reste des espaces de commercialisation pour les grands partenaires qui, j’en suis persuadé, devraient rapporter 1,4 millions par an à LMCU. Nous y travaillons.»
Le tribunal a mis sa décision en délibéré.
(1) Pour rappel le naming du stade consiste à vendre ou louer (contre espèces sonnantes et trébuchantes) pour plusieurs années le nom du stade à une entreprise privée qui se fait ainsi de la publicité.