Le principal suspect dans le décès d'une fillette de 21 mois à Haumont, des suites de coups portés au foie avait remarqué que "quelque chose s'était cassé" dans le corps de l'enfant, sans prévenir les secours, a indiqué vendredi le procureur de Valenciennes.
"Il a expliqué que dans le corps de l'enfant quelque chose s'était cassé, qu'elle avait des difficultés à respirer", a rapporté François Pérain, procureur de Valenciennes, lors d'une conférence de presse. Mis en examen jeudi pour coups mortels aggravés et placé en détention provisoire, Christophe L., 26 ans, est le parrain de la fillette prénommée Joulia, dont il avait la charge mercredi soir, les parents étant sortis. Ces derniers, Maria B. et Yannick H., âgés eux aussi de 26 ans, ont été mis en examen pour violences après la découverte d'hématomes plus anciens, susceptibles de leur être imputés. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Les deux affaires sont distinctes mais sont dirigées par le même juge d'instruction de Valenciennes, pôle criminel, a précisé M. Pérain.
Le drame s'est noué dans la nuit de samedi à dimanche, à Hautmont, une commune située près de Maubeuge, où l'homme gardait sa filleule et sa soeur de trois ans pendant que les parents étaient de sortie. Ces derniers ont appelé les secours au petit matin, après le départ de leur ami, devant l'absence de réaction de l'enfant. La fillette est décédée à l'hôpital de Lille où elle avait été transportée, le personnel relevant alors des traces d'hématomes. Une autopsie réalisée mardi a montré que le décès était dû à l'éclatement du foie, en relation avec trois hématomes récents dus à des coups portés avec un objet contondant. Elle a également révélé l'existence d'hématomes plus anciens.
"Pas de trace de suivi social" selon le procureur
En garde à vue, le parrain, principal suspect, a avancé qu'il était tombé dans l'escalier avec l'enfant. Le couple est sans emploi, et le parrain magasinier. Ils étaient tous les trois inconnus des services de police. "En l'état des investigations, il n'y a pas de trace de suivi social (de la famille), si ce n'est qu'ils étaient connus pour demander des aides ponctuelles", a indiqué le procureur. Le parrain gardait les enfants du couple occasionnellement. Au moment des faits, il a raconté avoir bu "quatre cannettes", mais affirme qu'il n'était pas ivre, a poursuivi le magistrat.Le parquet d'Avesnes-sur-Helpe a été saisi de la situation des deux autres enfants du couple, une fille de trois ans et un garçon de huit ans. L'instruction se poursuit pour préciser le déroulé des faits. Un complément d'expertise médicale pourrait être demandé.