Des familles Roms, hébergées à la Bourse du travail de Lille depuis leur expulsion d'un campement fin octobre, ont demandé lundi au juge des référés du tribunal administratif de contraindre le préfet du Nord à leur proposer une solution d'hébergement.
Cette procédure d'urgence, le référé-liberté, a été déclenchée par une vingtaine de familles, en raison d'une "atteinte gravissime et manifeste à une liberté fondamentale commise par le préfet du Nord", a expliqué l'avocate des Roms, Me Eve Thieffry.
La préfecture du Nord, qui avait mobilisé des places d'hébergement pour une partie de la centaine de Roms de la Bourse du travail sous réserve de l'évacuation des lieux par tous le 18 décembre au plus tard, avait annoncé vendredi qu'elle retirait son offre, après le refus des familles.
"Le préfet s'est soustrait à l'application de la loi, il aurait du trouver une solution de relogement", a déclaré Vladimir Nieddu, du syndicat Solidaires, avant
l'audience.
Vingt autres dossiers mardi 24 décembre
"Rien ne permet de conditionner le droit des uns aux droits des autres (...) Le droit à l'hébergement d'urgence est une liberté fondamentale", a insisté Me Thieffry, qui défendait lundi matin deux familles, et plaidera mardi matin 20 autres dossiers.
L'avocate a demandé au juge des référés d'enjoindre le préfet du Nord de proposer une solution d'hébergement aux familles sous deux jours, sous astreinte de 100 euros pour chaque famille par jour de retard.
Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré.