Alain Chuffart, lieutenant colonel, directeur de la prévention au SDIS du Nord, explique que dans les pays où l'obligation d'avoir un détecteur de fumée dans les habitations des particuliers est en vigueur, le nombre de vies sauvées est au moins égal à +50%.
Jeudi 26 décembre, un incendie dans un appartement à Hellemmes a tué une grand-mère et ses deux petits-enfants, intoxiqués par les fumées
Dans le tragique incendie mortel d'hier à Hellemmes, un détecteur de fumée aurait-il pu sauver la grand-mère et ses deux petits-enfants ?
"On ne peut jamais être sûr à 100%, mais au Royaume-uni, on sait que le nombre de vies sauvées depuis plusieurs années est supérieur ou égal à 50%. Dans certains secteurs, cela atteint les 80%."
Comment marchent ces détecteurs de fumée ?
"Ce sont de petits boîtiers que l'on fixe aux murs et qui fonctionnent de manière autonome avec une pile de 9 volts qui peut durer 5 à 10 ans. Cela coûte entre 15 et 30 euros selon les modèles et cela envoie une alarme sonore très forte de 80 décibels lorsqu'il détecte les fumées."
On a parlé dans le fait divers d'hier de dégagement de gaz toxiques. Ces détecteurs les prennent en compte ?
"Oui et non. Il existe des détecteurs de monoxyde de carbone qui peuvent s'avérer très utiles dans notre région où l'on compte malheureusement des intoxications chaque année, mais pas de détecteur d'acide cyanhydrique. C'est pour cela que je vous dit qu'on ne peut être jamais sûr à 100%. Hier, manifestement, il y a eu des fumées noires importantes au vu de la quantité de suie retrouvée dans l'appartement. Maintenant, les fumées distillent aussi des gaz toxiques qui atteignent le système nerveux et les muscles et paralysent en quelques minutes."
Selon vous, pourquoi ces détecteurs de fumée ne sont pas déjà obligatoires en France ?
"Ils le seront début 2015, cela a pris du retard, mais cela n'empêche pas de s'équiper dès à présent. Le ministère de l'Intérieur le conseille d'ailleurs : d'abord en détecteurs de fumée, ensuite en détecteurs de monoxyde de carbone."
