Toutes les familles roms accueillies à la Bourse du travail de Lille qui se sont vu proposer des solutions d'hébergement par la préfecture, à la suite d'une décision de justice, les ont acceptées
Dix-huit familles ont accepté formellement mercredi les propositions d'hébergement d'urgence du préfet du Nord, et deux jeunes femmes célibataires avec enfant, convoquées jeudi, par le conseil général, à l'Unité territoriale de prévention et d'action sociale de Lille-Fives, ont fait de même, selon l'Union
syndicale Solidaires. Au total, cela concerne 104 personnes.
Les dix-huit familles seront hébergées "quasiment toutes dans des hôtels" du Nord et du Pas-de-Calais, en dehors de la métropole lilloise, a expliqué à l'AFP Olivier Pira, de Solidaires. Elles devraient quitter la Bourse du travail lundi et mardi. Les deux mères célibataires avec enfant pourraient elles partir dès vendredi pour aller dans un "centre maternel". Il ne s'agira pas dans ce cas d'hébergement d'urgence mais de "la prise en charge de mères célibataires avec enfant jusqu'aux trois ans de l'enfant", a précisé M. Pira.
Encore des solutions à trouver
Les syndicats se trouvent désormais face à de "gros problèmes de transport" pour acheminer ces familles jusqu'à leur lieu d'accueil, a expliqué M. Pira, déplorant que l'Etat ne prenne pas en charge le voyage. Six personnes resteraient cependant à la Bourse du travail après le départ de la centaine d'autres: quatre adultes dont les demandes ont été rejetées par le tribunal administratif de Lille, et deux personnes qui n'ont fait l'objet d'aucun jugement.Trois d'entre elles se trouvent pourtant dans un "état de santé psychologique et physique très dégradé", affirment les syndicats. "On essaie de trouver des solutions pour que la situation soit définitivement réglée pour tous lundi ou mardi", a indiqué Vladimir Nieddu, de Solidaires. Sollicitée, la préfecture du Nord n'a pas souhaité s'exprimer.
Cent dix Roms, tous Roumains sauf un selon les syndicats, sont hébergés à la Bourse du travail de Lille depuis leur expulsion d'un campement
fin octobre. Parmi eux, 108 avaient saisi le tribunal administratif de Lille pour "atteinte gravissime et manifeste à une liberté fondamentale commise par le
préfet du Nord", celle du droit à l'hébergement d'urgence.