Après l'annonce de la suppression de 1178 postes à La Redoute, les syndicats organisent ce vendredi des assemblées générales et envisagent des actions, notamment lors du prochain match de football entre le LOSC et le Stade Rennais, club de la famille Pinault, actionnaire sortant de l'entreprise.
"Prochainement il va y avoir un match Lille-Rennes, et je pense que M.Pinault doit s'attendre à voir les salariés de La Redoute débarquer pour faire un signe fort afin qu'il nous prenne au sérieux et respecte les garanties qu'il avait promises". Ainsi s'exprimait jeudi Thierry Bertin, délégué syndical Sud à La Redoute, à la sortie de la réunion où ont été annoncées les 1 178 suppressions de postes prévues ces 4 prochaines années dans l'entreprise de vente par correspondance. François-Henri Pinault, via sa holding Kering (ex-Pinault Printemps La Redoute), est l'actionnaire sortant de La Redoute. Mais il est aussi le propriétaire du club de foot du Stade Rennais, qui affrontera le LOSC, le 24 janvier prochain, au Stade Pierre-Mauroy, dans le cadre de la 22e journée de Ligue 1.
La famille Pinault a dirigé pendant plus de 20 ans les destinées de La Redoute, achetée au début des années 1990. Le mois dernier, elle a annoncé qu'elle allait céder l'entreprise à deux de ses dirigeants, Nathalie Balla (PDG de La Redoute depuis 2009) et Eric Courteille. Leur holding, Kering, va encore investir 315 millions d'euros (dont 50 millions pour la modernisation de la logistique et 30 millions pour l'informatique), mais cela va s'accompagner d'un important plan social. "Nous, on estime que s'il y a un prix à payer, c'est Pinault et Kering qui doivent le payer, certainement pas les salariés", s'agaçait jeudi Fabrice Peeters, délégué syndical CGT. "On présente toujours la facture aux salariés, un moment, ça suffit. Pinault va faire un chèque de 315 millions à Nathalie Balla et Eric Courteille pour les couvrir sur les quatre prochaines années. Ce chèque là est largement inférieur à ce que Pinault a pompé dans les caisses de La Redoute ces 20 dernières années".