Sylvia Peromingo, première victime du meurtrier présumé de Natacha Mougel, Alain Penin, a accepté de témoigner à France 3. Elle témoigne ce lundi après-midi devant la cour d'assises à Douai.
En 2004, Alain Penin a 33 ans. Il veut devenir « chauffeur poids lourd international ». Un employeur lui confie une fourgonnette. Un mois après son embauche, il viole une jeune joggeuse dans un parc à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Sylvia Peromingo n'est pas morte ce jour-là. Son instinct de survie l'a sauvée : « C’était le jour de l’(Ascension en 2004, ma mère qui avait l’habitude de courir au parc, m’a proposé de l’accompagner ce jour-là. Alors que j’avais ralenti ma course, je remarque dans un virage un homme gros et imposant accoudé à la rambarde et vêtu étrangement de vêtements d’hiver alors qu’il faisait très chaud cet après-midi là. Arrivée à sa hauteur, il s’est jetée sur moi et a tenté de m’étrangler. Il m’a soulevée et renversée au dessus de la balustrade pour me jeter en contrebas de la colline. J’ai fait alors une chute de plusieurs mètres, l’équivalent de deux étages d’un immeuble. C’est là qu’il m’a violée, sous la contrainte d’un couteau. Il avait également un tournevis en sa possession. Je savais que si je protestais ou si je criais, il me tuait, je l’ai senti tout de suite ; La seule solution pour survivre était donc de l’amadouer pour le déstabiliser dans ses plans et gagner ainsi du temps afin que ma mère ou quelqu’un d’autre puisse avoir la possibilité de me retrouver.
Finalement je m’en suis sortie car j’ai établi une forme de dialogue avec lui pendant deux heures en lui parlant (entre deux « actes ») et en le questionnant sur sa vie. Je lui ai demandé d’aller nettoyer mes brûlures, conséquences de ma chute. C’est là que nous avons croisé ma mère et des policiers qui avaient été prévenus de ma disparition. ».
Suite à ces faits, Alain Penin est condamné à 10 ans de réclusion, assorti d’un suivi socio-judiciaire de 3 ans. Quand il est à nouveau interpellé pour le meurtre d'une autre joggeuse Natacha Mougel, Sylvia Peromingo sort de son silence et témoigne. Elle raconte avoir toujours dit et pensé que son bourreau recommencerait s'il était remis en liberté.