Alain Penin, le meurtrier présumé de Natacha Mougel confronté à sa première victime, Sylvia : "J'ai vu la mort dans ses yeux"

Alain Penin, meurtrier présumé de la joggeuse Natacha Mougel en septembre 2010 près de Lille, a été confronté lundi devant la cour d'assises du Nord à sa première victime, qui a relaté avoir "vu la mort dans ses yeux".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au premier jour de son procès à Douai pour l'enlèvement et la séquestration de Natacha Mougel avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire, Alain Penin, un homme de 42 ans au physique de catcheur, s'est retrouvé face à Sylvia Peromingo, qu'il a violée en 2004.

"J'ai vu la mort dans ses yeux. Il est dangereux, c'est tout ce qu'il faut savoir", a déclaré à la cour Mme Peromingo, 34 ans, qui s'était opposée à la libération conditionnelle en septembre 2009 de M. Penin, condamné en 2006 pour viol à 10 ans de réclusion criminelle.

Sylvia Peromingo, agressée pendant qu'elle faisait un jogging en région parisienne, a expliqué avoir essayé "de garder le contact" en parlant avec son agresseur qui l'avait avertie: "Si tu cries, je te tue".

Survêtement noir et pull jaune, lunettes, cheveux très courts et long bouc grisonnant, M. Penin a répondu n'avoir "jamais eu l'intention de la tuer".
Alain Penin encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Natacha Mougel, 29 ans, qui a reçu une centaine de coups de tournevis à la tête et au ventre et a été plusieurs fois étranglée.

La mort de Natacha Mougel avait relancé le débat sur la lutte contre la récidive et provoqué une vive émotion dans le pays. Lundi matin, M. Penin, qui avait déjà reconnu les faits en garde à vue, les a de nouveau reconnus devant la cour, qui s'est ensuite penchée sur la personnalité de cet ancien employé aux Restos du Coeur.

A la barre, une enquêtrice de personnalité a décrit, au travers des témoignages recueillis, un homme complexé et coupé de sa famille, principalement depuis le décès de sa mère en 1989, mais plutôt apprécié de ses collègues et connaissances. Elle a également révélé que Penin lui avait dit avoir passé du temps "à chasser" des jeunes filles.

"Il a toujours été du côté du mal"

"Il est malin, rusé. Il sait très bien où est le bien et où est le mal, mais il a toujours été du côté du mal", a ensuite lâché sa soeur Annie. Seul le père de Natacha Mougel était présent lundi dans la salle, sa mère ayant fait savoir qu'elle ne serait présente que le jour où elle doit être entendue.

Assis au premier rang, les mains jointes sur les genoux, Yves Mougel portait une photo de sa fille épinglée à sa veste et avait apporté un large cadre rempli de photos de Natacha.

L'avocat des parents de Natacha, Me Bruno Drye, a demandé le huis clos partiel s'agissant de l'évocation des faits par l'accusé et de l'audition des   médecins légistes, "parce que cela touche à l'intimité de la victime et aux moeurs". La décision sur cette demande doit être rendue mardi matin.
Natacha Mougel, cadre dans l'enseigne de magasins de sport Decathlon, avait disparu le 5 septembre 2010 alors qu'elle faisait son jogging à Marcq-en-Baroeul (Nord).

Son corps avait été retrouvé le lendemain sur un chemin près de la forêt de Phalempin, à une vingtaine de kilomètres, sur les indications de son meurtrier présumé. Alain Penin avait été interpellé grâce à un témoin qui avait relevé le numéro d'immatriculation de sa voiture. Pour Me Emmanuel Rabier, avocat du compagnon, du frère et de la belle-soeur de Natacha Mougel, "les familles ont du mal à comprendre comment, après ce qu'il s'est passé la première fois, on a pu relâcher aussi rapidement cette personne. Ils attendent des explications".

"Je ne pense pas que ce soit le procès de la libération conditionnelle", avait déclaré l'avocat de l'accusé, Me Abderrahmane Hammouch, au moment de la mise en examen de son client, ajoutant qu'il aurait dû "sortir à un moment ou à un autre".

Alain Penin "se décrit lui-même comme quelqu'un de malade (...) qui veut être soigné", avait ajouté l'avocat. Le procès doit se poursuivre jusqu'à vendredi.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information