La non homologation du contrat de Sébastien Corchia a surpris tout le monde... sauf ceux qui depuis de nombreux mois ont noté que le LOSC avait des difficultés financières. Pas cachées mais minimisées. Pas graves mais préoccupantes.
La non-homologation du contrat de Sébastien Corchia par la DNCG n'est pas une décision venue de nulle part. Des avertissements sans frais avaient déjà été adressés par la DNCG. Le LOSC en parlait peu mais reconnaissait depuis de nombreux mois que la situation financière n'était pas florissante. Retour sur cette affaire en 3 épisodes.
1. Cet été, le LOSC a du vendre pour rester à flots
"Potentiellement, tout le monde est à vendre. Si les propositions sont cohérentes, nous réfléchirons." Cet été, le LOSC avait annoncé la couleur par la voix de Frédéric Paquet, directeur général adjoint. Le LOSC avait besoin d'argent. Et a donc vendu pour en gagner. 33 M€ grâce aux transferts de Chedjou, Digne et Payet. Sans doute les 3 joueurs les plus remarqués de la saison précédente. Et on ne parle pas du cas Thauvin qui a finalement rapporté environ 10 millions d'euros !Un choix radical pour combler un déficit structurel important. On comprend alors que le LOSC a peu de marge de manoeuvre sur ses recettes (droits télé, billetterie..), et ne peut équilibrer ses budgets qu'en baissant ses dépenses ou... en vendant des joueurs. Le Stade Pierre Mauroy ne rapporte pas assez d'argent et le manque à gagner induit par la non-qualification pour l'Europe - estimé à 23 millions d'euros- est dur à avaler financièrement.
"Lille a des problèmes financiers, comme l’ensemble du football français voire européen, affirmait Frédéric Paquet, en juin. On doit donc être vigilant, ne pas faire n’importe quoi." Les prémices de l'affaire Corchia...
2. La masse salariale du LOSC encadrée par la DNCG
En décembre dernier, un article du journal Le Parisien révèle que le LOSC ferait l'objet d'une mesure d'encadrement salarial décrétée par la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG), l'instance de régulation financière du football français. Un résultat d'exploitation déficitaire de 46 millions d'euros serait prévu, hors transferts, d'ici fin juin."Lille est en bonne santé financière", répond Michel Seydoux à l'époque sans convaincre complètement. Il réfute même le terme d'"encadrement salarial". Selon le Parisien, les primes de fin d'année ont été gelées pour l'ensemble des salariés du club. Des informations qui confirment au moins que le LOSC a peut-être un peu minimisé, dans sa communiccation, ses difficultés financières... L'affaire Corchia n'en serait alors qu'une confirmation.
3. Le contrat de Corchia n'est pas homologué
A la fin du mercato hivernal, le LOSC achète Sébastien Corchia à Sochaux. Le prix du transfert est très raisonnable (1,8 million d'euros environ selon l'Equipe). On ignore le montant du salaire. Le LOSC, pour ne pas alourdir sa masse salariale, a pris la précaution de laisser libre De Melo (190 000 euros mensuels environ). Mais dans le même temps, certains contrats comme celui d'Enyeama ont été revalorisés.Quelques jours plus tard, on apprend que le contrat de Corchia n'est pas homologué. Une décision rare qui montre la DNCG n'en démord pas, le LOSC est actuellement en situation financière délicate. Le club lillois a immédiatement fait appel de cette décision. Demain mercredi à 17h, Michel Seydoux ira plaider le dossier lui-même. Un échec (et donc un retour de Corchia à Sochaux ?) serait un petit séisme pour le club, notamment en terme d'image. Et comme en ce moment, sur le terrain, ça va moins bien...