Brigitte Bardot s'est élevée lundi contre le "massacre programmé" des renards dans le Nord (Cht'i fox days), appelant le ministre de l'Environnement Philippe Martin à faire cesser une "tuerie lâche et dégueulasse".
"Ils vont les déterrer, les piéger, c'est d'une cruauté immonde. On n'est pas au Moyen-Age", s'est indignée la créatrice de la Fondation Bardot, faisant campagne avec un collectif d'associations de protection de la nature contre les "ch'ti fox days", qu'organise les 22 et 23 février la Fédération de chasse du Nord.
"Ces pauvres animaux sont magnifiques, et mangent beaucoup de rongeurs", a dit Brigitte Bardot à l'AFP, ajoutant avoir demandé un entretien téléphonique à ce sujet avec Philippe Martin. Même si elle s'est dite consciente que l'"on ne peut pas d'ici huit jours obtenir l'abolition de l'arrêté ministériel faisant du renard un nuisible", elle veut que cette situation cesse au nom même de "l'équilibre écologique".
Les sept associations concernées doivent tenir samedi 15 février à Lille une conférence de presse "pour en finir avec les contrevérités au sujet de cet
animal fascinant". Elle sera suivie d'une manifestation pour réclamer l'arrêt du classement comme nuisibles les renards et l'interdiction du piégeage et du déterrage.
Les renards tués parce qu'ils font concurrence aux chasseurs ?
L'indignation des associations est d'autant plus grande que la Fédération de chasse du Nord est la seule, selon elles, à organiser ce type de manifestation. D'après Pierre Athanaze, président de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) les renards sont tués parce qu'ils font concurrence aux chasseurs qui lâchent chaque année en France quelque 20 millions d'oiseaux -perdreaux et faisans- pour les besoins des sociétés de chasse.
"Pour certains, cette grosse fête de fin de saison de chasse consiste à +flinguer les prédateurs de nos faisans+. C'est indécent", a-t-il lancé. Quant aux prélèvements des renards sur les élevages de volailles, motif économique souvent invoqué pour justifier leur élimination, ils sont "marginaux", a assuré
M. Athanaze.
Des points de vue que réfute totalement le président de la Fédération de la chasse du Nord, Jean-Marc Dujardin, qui a jugé "honteuses" ces attaques.
"Il est hors de question de commettre un massacre. C'est juste un weekend de sensibilisation à la nécessité de réguler les populations de renards, qui ont explosé depuis l'éradication de la rage", a-t-il souligné. "En moyenne, 6.000 renards sont tués chaque année dans le Nord, ce qui prouve
la bonne santé de leur population", a dit M. Dujardin. "Bien entendu, ce que le renard prélève, le chasseur ne le prélève pas" mais "surtout,
il y a énormément d'attaques contre les poulaillers", a-t-il encore affirmé.