La direction de l'usine Bridgestone de Béthune a démenti mardi toute réorganisation de l'usine et toute volonté de supprimer des postes,après la tenue d'un comité d'établissement extraordinaire qui visait à "faire taire ce genre de rumeur".
"On dément , on n'a pas ce projet de réorganisation", a indiqué un porte-parole de l'usine de Béthune, qui indique qu'il n'est "pas du tout question" de supprimer des postes sur le site. "Ce n'est pas le sujet du jour, bien au contraire, le sujet du jour est de retrouver la motivation sur le site et de faire en sorte que les rumeurs cessent".
Les syndicats CGT et SUD-Solidaires de l'usine de pneumatiques, "préoccupés" par l'avenir du site qui emploie 1.136 salariés, ont décidé d'interpeller la semaine dernière le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg dans une lettre ouverte.
"Depuis plusieurs années, le personnel et la direction de l'usine de Béthune mettent tout en oeuvre afin d'améliorer la productivité et l'efficacité du site.
Cet effort continu vise à ce que l'usine de Béthune devienne plus compétitive au sein du Groupe Bridgestone sur le court, moyen et long terme", a indiqué Bridgestone Europe dans un communiqué daté de Bruxelles.
Manque de productivité
Christian Antoniewicz, secrétaire du comité d'établissement (CFTC) avait affirmé la semaine dernière que la direction souhaitait trouver un compromis avec les organisations syndicales pour augmenter la productivité de 20% pour combler l'écart avec d'autres usines du groupe, en Espagne et Italie, ce que la direction du site n'a pas démenti mardi."C'est une réalité économique, on a un écart manifeste, notre usine doit faire des efforts, on a perdu des points de productivité", a reconnu un porte-parole de la direction, imputant notamment aux grèves qui ont touché l'usine une perte de 4% de la production sur janvier-février, par rapport à 2013. "On peut produire plus avec le même effectif", a-t-il poursuivi.
"Un avenir durable"
Si la direction de l'usine a évoqué la "morosité ambiante" et les "difficultés" qui touchent le marché automobile et par ricochet l'usine de Béthune -la seule du groupe japonais en France- elle a indiqué qu'il n'était "pas du tout question" que l'usine connaisse le sort funeste de Goodyear à Amiens-Nord ou Continental à Clairoix (Oise)."L'usine de Béthune et ses collaborateurs possèdent tous les outils nécessaires afin de leur permettre de construire un avenir durable pour le site", indique d'ailleurs la direction européenne du groupe dans son communiqué.
"On a affaire à deux syndicats minoritaires qui sont la CGT et Sud qui colportent ce type de rumeur, on ne sait pourquoi", a indiqué la direction de l'usine.
"On a fait ce matin un comité d'établissement extraordinaire pour faire taire ce genre de rumeur", a-t-elle ajouté.