Eurotunnel a annoncé vendredi qu'il serait contraint de retirer ses trois ferries MyFerrylink entre Calais et Douvres, si les autorités britanniques de la concurrence devaient renouveler en mai l'interdiction pour les navires de l'ex-SeaFrance d'accoster dans le port du Kent.
Si la commission britannique "ne souhaite pas revoir, avant sa décision finale, son appréciation de la concurrence qui sévit actuellement sur le marché (...) Groupe Eurotunnel se verra contraint de retirer les ferries du détroit du Pas-de-Calais", indique l'exploitant du Tunnel sous la Manche dans un communiqué."Comme on n'a pas le droit de vendre les ferries, les bateaux seront retirés du détroit et mis en cale sèche", a expliqué un porte-parole d'Eurotunnel.
Eurotunnel souligne également que "la position de l'Autorité de la concurrence britannique est totalement contradictoire avec celle exprimée auparavant par la Commission de la concurrence française".
Le groupe affirme que "le fonctionnement du marché depuis deux ans n'a pas été affecté négativement par MyFerryLink, bien au contraire".
Le tribunal d'appel de la concurrence britannique avait cassé en décembre une décision de la commission de la concurrence britannique (CC) qui interdisait l'exploitation des ferries de l'ancienne compagnie SeaFrance - dont les bateaux ont été repris à l'été 2012 par Eurotunnel et loués à MyFerryLink - au départ du port britannique de Douvres, afin d'éviter une augmentation des tarifs.
Le tribunal d'appel avait demandé à la CC de reconsidérer sa compétence juridique et de déterminer en particulier si Eurotunnel et MyFerryLink avaient acquis une"entreprise" ou seulement des "actifs".
La CC indique avoir "conclu que les actifs rachetés constituaient bien une entreprise" et que cette acquisition relevait donc bien des règles britanniques en matière de fusion. Elle doit faire connaître sa décision définitive début mai sur cette acquisition.