Le Centre Historique Médiéval d'Azincourt et la Gendarmerie Nationale ont noué un partenariat en vue des commémorations l'an prochain des 600 ans de la Bataille d'Azincourt (octobre 1415). Une stèle sera notamment dédiée au Gallois de Fougières, considéré comme le premier gendarme mort au combat.
Pour le Centre Historique Médiéval d'Azincourt, 2015 sera une année à marquer d'une pierre blanche, celle des 600 ans de la célèbre bataille médiévale d'Azincourt du 25 octobre 1415. L'une des pires défaites de l'histoire militaire française, qui a vu près de 6000 combattants périr sous les flèches des archers anglais dirigés par le roi Henry V.
Pour autant, l'armée, via la Gendarmerie Nationale, souhaite s'associer aux commémorations de cet épisode majeur de la Guerre de Cent Ans. Un partenariat a ainsi été noué la semaine dernière avec le Centre Historique Médiéval, car pour les gendarmes, Azincourt a une valeur symbolique très forte. C'est en effet lors de cette bataille qu'est tombé Le Gallois de Fougières, prévôt des Maréchaux de France, considéré comme le premier gendarme mort au combat. "La Gendarmerie Nationale telle que nous la connaissons est une arme avec fonctions policières crée en 1791 mais héritière d’une longue tradition militaire et historique", explique Christophe Gilliot, le directeur du Centre Historique Médiéval d'Azincourt. "Certains historiens font remonter sa naissance en 1190, date à laquelle le roi de France Philippe Auguste part pour la troisième croisade. Afin d’éviter les débordements, il s’entoure d’un contingent de sergent d’armes censés assurer la police de son armée et veiller à sa protection personnelle. Mais c’est plus probablement pendant la Guerre de Cent Ans qu’apparaît la Gendarmerie, alors nommée Maréchaussée, ainsi que le mot Gendarme, qui désignait alors des combattants d’élite à cheval, de noble origine : les Gens d’armes. Ces derniers, exerçaient essentiellement une fonction de police militaire."
Un "ancêtre" retrouvé en 1936 dans l'abbatiale d'Auchy-lès-Hesdin
C'est un officier de gendarmerie passionné d'histoire, le capitaine Benoit-Guyod, qui retrouva la trace du Gallois de Fougières en 1934... dans les archives de la bibliothèque nationale de Besançon. Il découvrit le certificat d’inhumation du prévôt des Maréchaux de France et d'autres seigneurs tués à Azincourt . Le document indiquait qu'ils avaient été enterrés dans l’abbatiale d’Auchy les Moines (aujourd'hui Auchy-lès-Hesdin dans le Pas-de-Calais). Des fouilles furent entreprises deux ans plus tard. Elles permirent d'exhumer les restes du Gallois de Fougières qui furent transférés en 1946 à Versailles pour être placés sous le bouclier d’airain, monument élevé à la gloire de la Gendarmerie Nationale.La Gendarmerie Nationale et le Centre Historique Médiéval envisagent désormais de lui dédier une stèle, à proximité du champ de bataille d'Azincourt. Elle devrait être inaugurée l'an prochain, pendant les commémorations des 600 ans.