Le mouvement de grogne des surveillants de prison ce mardi met en lumière la question récurrente de la surpopulation carcérale. Les derniers chiffres montrent que le Nord Pas-de-Calais est très concerné par la question.
##fr3r_https_disabled##La carte ci-dessus le prouve : la plupart des établissements pénitentiaires du Nord Pas-de-Calais sont concernées par la surpopulation carcérale. 233% à Béthune, 175% à Longuenesse, 121% à Annoeullin... A Béthune, on compte 390 détenus pour 167 places (chiffres au 1er avril 2014).
Seuls les établissements de Dunkerque (92 détenus pour 105 places), Bapaume (554 pour 599 places) et Quiévrechain (40 détenus pour 60 places) sont épargnés par la question.
En tout, on compte 5052 détenus dans le Nord Pas-de-Calais. Si on respectait les normes de tous les établissements, il n'en faudrait que 4094. Ce nombre de détenus dans la région a tendance à stagner (5104 en 2009) comme le constate Alain Jégo dans une interview à La Voix du Nord : "Je ne vais pas vous dire que la surpopulation n'existe pas mais d'autres régions sont davantage touchées."
Blocages des prisons
Problèmes de sécurité, hygiène, manques de moyens humains : les surveillants de prison ont manifesté mardi devant "une petite centaine" d'établissements français et quelques-uns dans le Nord Pas-de-Calais, selon leur principal syndicat, l'Ufap, qui dénonce des conditions de travail et de sécurité "insupportables" et réclame des moyens et des réformes de fonctionnement. Dans un communiqué annonçant la rencontre avec l'Ufap, le ministère souligne que Mme Taubira est "particulièrement attentive à la situation des personnels pénitentiaires" et "a alerté (dans un courrier mi-avril) le Premier ministre sur la nécessité d'examiner au plus vite le projet de loi de prévention de la récidive et d'individualisation des peines et de pourvoir rapidement les postes vacants dans l'administration pénitentiaire".La très controversée réforme pénale de la garde des Sceaux, dont l'examen est prévu en juin, vise notamment à tenter de remédier à la surpopulation carcérale en améliorant la lutte contre la récidive et en créant une nouvelle peine de probation, dite "contrainte pénale", non liée à la prison.