Le diocèse de Lille a annoncé mercredi qu'il ne lui est "pas possible" d'accueillir sur le terrain d'une église lilloise une quarantaine de Roms qui s'y sont installés mardi, après avoir été évacués d'autres campements.
"Il ne nous est pas possible d'accueillir dans de bonnes conditions, de sécurité et d'hygiène, ces familles sur l'étroite parcelle qui appartient à la paroisse"
Notre-Dame-des-Victoires de Lille, indique l'archevêché dans un communiqué.
Ces deux familles roms originaires de Roumanie, 15 adultes et 25 enfants, dont le plus jeune n'a que trois semaines, se sont installées mardi autour de l'église, selon Bruno Mattéi, membre d'ATD Quart Monde.
Elles avaient été évacuées le 6 mai d'un terrain appartenant à la communauté urbaine de Lille à Roncq, dans la banlieue nord de Lille, puis s'étaient installées sur un terrain appartenant à la mairie dans le quartier d'Euralille avant d'en être chassées mardi et de s'installer près de l'église, a précisé M. Mattéi.
"L'Eglise n'a pas les moyens humains, ni les ressources financières nécessaires, pour apporter des solutions stables sur le long terme à ces familles", explique l'archevêché. "Cela ne signifie pas que nous sommes indifférents à leur sort ! Nous avons une équipe qui pourrait accompagner ces familles", note encore l'archevêché, qui explique être "preneur" d'un "lieu adapté".
"Nous ne pouvons pas les garder. On n'est pas dans une absence de charité (...). On est à la recherche de solutions de terrains et on n'en a pas", a déclaré l'archevêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich, sur RCF Nord de France. "Nous n'avons pas donné d'autorisation pour l'occupation de ce terrain" aux particuliers ou associations qui y ont guidé les Roms, a ajouté Mgr Ulrich. "On est quand même dans une manière de se comporter qui n'est pas tout à fait légitime", a-t-il jugé.
L'abbé Arnauld Chillon, doyen de Lille, a rendu visite mardi et mercredi aux Roms installés devant l'église et "est en train, avec d'autres prêtres et des associations, de chercher un terrain", a précisé le diocèse.
Des Roms avaient déjà campé autour de Notre-Dame-des-Victoires en 2012, sans se faire évacuer. D'après les calculs des collectifs de soutien aux Roms actifs dans la métropole lilloise, 700 à 800 Roms -sur les 1.300 à 1.500 qui vivent actuellement dans la métropole- devraient être expulsés d'ici juillet, à la suite de décisions de justice.
