La compagnie maritime MyFerryLink -ex-SeaFrance- a émis lundi des "doutes sur l'indépendance de l'autorité britannique de la concurrence" qui devrait interdire une nouvelle fois à ses ferries d'accoster dans le port de Douvres.

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L'Autorité de la concurrence et des marchés britannique (CMA) rendra son avis définitif mi-juin, mais a confirmé le 20 mai, de manière provisoire, l'interdiction faite à Eurotunnel (propriétaire des bateaux de MyFerryLink, ndlr) d'opérer un service de ferries depuis Douvres.

Elle contredisait ainsi une décision de l'Autorité française de la concurrence, qui avait autorisé, en novembre 2012, le rachat sous conditions de certains actifs de SeaFrance par le groupe Eurotunnel, choisi en juin de la même année par la justice française pour reprendre trois navires de SeaFrance.

"On a un doute sur l'indépendance de la commission", a déclaré Raphaël Doutrebente, directeur général adjoint de MyFerryLink, qui affirme notamment qu'un des auditeurs de la CMA a travaillé pendant plusieurs années pour un cabinet de conseil qui a pour client la compagnie rivale DFDS-Seaways.

M. Doutrebente estime par ailleurs que la commission britannique n'a pas tenu compte de l'évolution du marché du trafic transmanche, qui a connu selon lui "17% de croissance" en 2013 et cite un rapport des ports de Calais et Douvres qui "annonce une augmentation de 40% du trafic d'ici 2030".

Selon le responsable de la compagnie de ferries, la commission essaie de démontrer par tous les moyens que MyFerryLink "est à l'origine de pertes de marge chez DFDS".

Il assure pour sa part que DFDS se livre à de la "vente à perte" : "vendre en-dessous de ses coûts et dire ensuite que c'est le concurrent qui vous fait perdre de l'argent, c'est retourner la situation de façon totalement erronée", affirme M. Doutrebente.

Contactée, la compagnie DFDS-Seaways ne souhaitait pas réagir dans l'immédiat.

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