Le préfet du Pas-de-Calais Denis Robin a affirmé jeudi matin qu'il ne prévoyait pas de nouvelle expulsion vendredi pour les migrants installés à Calais sur la zone de distribution des repas, a-t-il déclaré à France Bleu Nord.
"La nuit a été assez calme. Un certain nombre de migrants sont restés dormir sur le lieu où ils reçoivent tous les jours les repas, avec l'autorisation que j'avais donnée", a déclaré M. Robin au lendemain de la vaste opération d'évacuation de trois campements de migrants à Calais.
"On n'est pas dans cette logique là (d'expulser à nouveau, NDLR). Il restait à l'issue de l'opération une centaine de migrants qui s'étaient repliés sur cette
zone (de distribution des repas). Les associations m'ont demandé un délai pour leur permettre de se repositionner. Je fais confiance aux associations qui m'ont promis que les migrants auraient quitté le site dans 48 heures. Nous sommes dans cette logique de confiance", a ajouté le préfet.
Prise en charge sanitaire de 226 migrants
Il a par ailleurs redit qu'une solution comme le centre de Sangatte n'était pas envisageable. "C'était il y a plus de 10 ans, Sangatte a été un échec. C'est lapériode où il y a eu le plus de violences, le plus de décès chez les migrants et le plus d'épidémies", a déclaré Denis Robin. "La certitude à Calais, c'est que les grands rassemblements, la forte concentration de migrants sur un même lieu, cela conduit à l'échec", a-t-il ajouté. "Pour les migrants, pour leur sécurité, pour la santé publique", avoir des petits squats "c'est plus facile à gérer", a-t-il dit.
Selon des chiffres fournis mercredi par la préfecture, l'intervention "a permis la prise en charge sanitaire de 226 migrants". Certains des quelque 550 migrants présents dans les différents campements étaient victimes d'une épidémie de gale. "56 migrants ont bénéficié d'une douche et de vêtements mis à disposition par les associations de sécurité civile ainsi que d'une consultation médicale. Par ailleurs, 25 migrants se sont inscrits dans une démarche constructive de droit d'asile et ont bénéficié d'une solution d'hébergement d'urgence. Deux mineurs ont été confiés à un foyer", a ajouté la préfecture.