Longtemps menacé d'un séjour prolongé en L2, sans entraîneur pendant un mois et sans renfort: la préparation estivale n'a pas été un long fleuve tranquille au RC Lens, qui attaque samedi à Nantes son retour dans l'élite.
L'entraîneur Antoine Kombouaré, qui ne voulait pas entendre parler de L2, s'est décidé à revenir au centre d'entraînement de La Gaillette le jour où Lens
était assuré de jouer en L1. Soit il y a à peine une semaine. Mercredi, il a dirigé sa première séance d'entraînement ouverte au public sous le regard de supporteurs venus le soutenir malgré sa "grève". "Bien sûr que les joueurs auraient préféré me voir avant mais je pense que la plupart d'entre eux comprenne le message, explique Kombouaré. On a pris du retard partout durant cette préparation mais on ne s'avoue pas vaincus."
Pendant plus d'un mois, c'est l'adjoint Yves Bertucci qui s'est occupé du groupe, pour le stage à Vittel et les matches amicaux. Résultat des courses: l'équipe a concédé trois défaites face à des adversaires largement à sa portée (Troyes, Boulogne-sur-Mer et Caen). Une défense friable, une attaque peu inspirée, des joueurs limités pour la L1: ce n'est pas dans les meilleures conditions que le club aborde ce retour en L1 tant attendu.
"On a tous essayé de faire une bonne préparation malgré les conditions, reconnaît le défenseur Ahmed Kantari. C'est sûr que l'idéal aurait été d'avoir Ibrahimovic ou Falcao à nos côtés mais on se battra avec nos armes. Nous avons eu cinq semaines de préparation donc nous sommes prêts à en découdre. Et les résultats des matches amicaux ne veulent rien dire, il n'y a pas de vérité."
Recrutement en stand-by
Depuis le retour de Kombouaré sur le banc, tout semble être rentré dans l'ordre. Le club a d'ailleurs remporté son premier match amical de la saison face à Charleroi (4-2) avant de concéder une courte défaite face à Saint-Étienne (0-1). Au niveau du recrutement, Lens a d'abord été pénalisé par ses nombreux passages devant la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour officialiser sa montée en L1.Mais une fois actée, le gendarme financier a décidé de geler le recrutement du club Sang et Or tant que l'actionnaire majoritaire n'aurait pas apporté les
garanties financières suffisantes. Le recrutement lensois est donc toujours en stand-by malgré l'accord verbal de plusieurs joueurs (Glombard, Nguemo, Curci). Pas de quoi rassurer un effectif déjà amputé de joueurs comme Tisserand, Salli ou le gardien Alphonse Aréola, grand artisan de la montée lensoise, qui ont préféré partir.
"Sur les deux premiers matches de la saison le groupe est capable de faire quelque chose, de rivaliser avec les équipes de Ligue 1, avance Antoine Kombouaré. Après, sur la durée, c'est impossible de tenir et les dirigeants le savent. Il faut que certains joueurs soient capables de hausser leur niveau de jeu et forcément j'attends des renforts."
Malgré leur préparation tronquée, les Sang et Or n'auront pas le droit à l'erreur dès le début du championnat où ils vont affronter des concurrents directs pour le maintien comme Guingamp, Reims ou encore Nantes. Le début d'un marathon de 38 journées que les Lensois devront jouer à l'extérieur. Pour cause de travaux au stade Bollaert-Delelis en vue de l'Euro-2016, c'est au stade de la Licorne à Amiens qu'ils tenteront de décrocher leur maintien.