Il n'y a pas que le Racing Club de Lens qui attend les fonds promis par Hafiz Mammadov. De l'autre côté de la Manche, le club anglais de Sheffield Wednesday, qui devait être racheté l'homme d'affaires azerbaïdjanais, n'a toujours rien vu venir.
Sur le terrain, Sheffield Wednesday a rassuré ses supporters samedi dernier pour son premier match de la saison en Championship, la deuxième division anglaise. Les Owls ont arraché une courte mais précieuse victoire, 0-1, sur le terrain Brighton and Hove Albion, l'un des prétendants à la montée en Premier League. Mardi, les Blanc et Bleu ont remis ça dans leur stade d'Hillsborough en éliminant Notts County (3-0) de la Capital One Cup, l'équivalent anglais de la Coupe de la Ligue.
HIGHLIGHTS: Watch the best of the action from the Owls' 1-0 win over Brighton! http://t.co/psIB1cD1zB #swfc
— Sheffield Wednesday (@swfc) 10 Août 2014
En coulisses en revanche, l'ambiance est un peu plus tendue... la faute à un certain Hafiz Mammadov, qui avait annoncé en juin dernier le rachat du club. Un rachat qui ne s'est toujours pas concrétisé deux mois après. "Malheureusement, malgré tout le travail effectué par les deux parties, M.Mammadov n'a toujours pas été capable à ce jour de remplir les engagements stipulés dans les termes de l'accord", a déclaré dans un communiqué Milan Mandaric, l'actuel propriétaire de Sheffield Wednesday. "Nous continuons à maintenir le dialogue avec M.Mammadov et ses conseillers, et nous avons bon espoir que les soucis auxquels il est confronté en Azerbaïdjan et qui retardent la concrétisation de l'accord seront résolus et qu'il pourra remplir ses obligations dans un délai raisonnable". "Mais il risque d'arriver un moment où je ne pourrai plus laisser ce processus se poursuivre, la stabilité du club étant ce qu'il y a de plus important", prévient-il toutefois, évoquant la piste d'autres investisseurs intéressés par le rachat.AWAY KIT: The Owls will don the brand new 2014/15 away kit for the first time at Brighton tomorrow #swfc pic.twitter.com/0jvkf7AClo
— Sheffield Wednesday (@swfc) 8 Août 2014
Il n'y a donc pas qu'à Lens qu'Hafiz Mammadov fait faux bond. L'homme d'affaires azerbaïdjanais devait racheter Sheffield Wednesday à Milan Mandaric pour une somme estimée à 50 millions d'euros. Comme les Sang et Or, les joueurs du Yorkshire arborent sur leur maillot le slogan "Azerbaïdjan, Land of Fire", et c'est à peu près tout... alors que les supporters imaginaient - comme les Lensois - une belle enveloppe pour le mercato, il n'en a rien été. Le manager, Stuart Gray, a du faire avec les moyens du bord en engageant principalement des joueurs libres, sans contrat, parmi lesquels Sam Hutchinson, déjà prêté la saison dernière par Chelsea. Le plus gros achat, pour l'instant, reste celui de l'avant-centre écossais Stevie May au club de Saint Johnstone pour un peu plus d'1 million... un achat plus que compensé par la vente de l'ailier Michal Antonio - l'un des meilleurs joueurs de Wednesday - parti rejoindre Nottingham Forest pour 2 millions. Bref à Sheffield comme à Lens, on doit compter ses sous...
VIDEO: Strike ace Stevie May says his move to Wednesday felt right http://t.co/UDqFNo6sN9 #swfc
— Sheffield Wednesday (@swfc) 11 Août 2014
Comme le rappelle ce mercredi le journal L'Equipe, les soucis d'Hafiz Mammadov en Azerbaïdjan proviendraient de son endettement - à hauteur de 112 millions d'euros - lié au rachat de parts dans des champs de pétrole et de gaz de la Mer Caspienne. Le Baghlan Group, holding qui regroupe ses activités, ne parvient plus à rembourser ses créanciers et sa banque, la Bank of Azerbaïdjan, détenue par des membres de sa famille, connaît de gros soucis de liquidités. Or c'est elle qui devait virer les fonds promis au Racing Club de Lens et à Sheffield Wednesday.