Duflot charge Hollande mais encense Aubry

Dans son livre à charge contre le gouvernement où elle a passé deux ans, Cécile Duflot consacre un chapitre à Martine Aubry. La seule personnalité socialiste qui trouve grâce aux yeux de l'ancienne ministre verte du logement. Morceaux choisis. 

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"L'absente", c'est le titre du chapitre consacré à Martine Aubry dans "De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion". Dans ce livre brûlot, Cécile Duflot, l'ancienne ministre verte du logement, règle ses comptes avec François Hollande, et Manuel Valls. Parmi ses griefs, l'absence de Martine Aubry dans l'équipe issue de la victoire socialiste de 2012.

Sans elle, le quinquennat est bancal (...) depuis le début, elle manque


"Sans elle, le quinquennat est bancal", commence Cécile Duflot dans ce fameux chapitre dédié à la maire de Lille. "François Hollande n'a pas voulu que Martine Aubry soit numéro un ; elle n'a pas voulu être numéro deux. c'est leur histoire depuis 30 ans. (...) depuis le début, elle manque", poursuit l'auteur, qui établit un parallèle avec Barack Obama qui a su, lui, appeler à ses côtés son ancienne rivale aux primaires Hillary Clinton.

Mais Martine Aubry est loyale, selon Duflot. La première secrétaire du PS n'a jamais dévié de son soutien au candidat Hollande expose-t-elle. Il lui doit la victoire, le président élu ne lui renverra pas l'ascenseur.

Il y a eu tout de suite entre nous une complicité de chef de parti compliqué à gérer (...) Elle a un côté un peu brut de décoffrage, qui m'a plu


Cécile Duflot parle aussi de leur amitié à toutes les deux, née à partir de 2008, alors que les deux femmes étaient chacune à la tête de son parti. Aubry au PS, Duflot chez les Verts. "Il y a eu tout de suite entre nous une complicité de chef de parti compliqué à gérer", écrit-elle. "Je l'ai tout de suite appréciée. Elle a un côté un peu brut de décoffrage, qui m'a plu".

L'ancienne dirigeante des Verts évoque la même "culture catholique de gauche" dont elles sont issues, et l'image positive que la jeune militante écologique avait a priori de "celle qui a fait les 35 heures", en 2000, comme Ministre du travail du gouvernement Jospin.

Nous ne nous sommes jamais vraiment engueulées, mais nous avons été cash de temps en temps. C'est dans notre nature.

"Une vraie relation humaine s'est nouée. Avec ses hauts et ses bas. Nous ne nous sommes jamais vraiment engueulées, mais nous avons été cash de temps en temps. C'est dans notre nature."

Notre relation depuis 2009 n'est pas seulement le récit d'une amitié, le parcours de deux copines qui papotent fringues, enfants, bouffe

Pour autant, Cécile Duflot refuse de résumer son amitié avec Martine Aubry au "parcours de deux copines qui papotent fringues, enfants, bouffe". "C'est une histoire politique, le récit de deux dirigeantes de parti qui ont choisi de s'unir pour faire gagner la gauche".

Et d'évoquer les accords passés entre les deux formations au fil des scrutins électoraux de ces années 2009-2012, qui ont abouti selon elle à la victoire de François Hollande à la présidentielle de mai 2012, et à celle de la gauche plurielle aux législatives qui ont suivi. (Les socialistes n'auraient pas eu la majorité absolue à l'Assemblée nationale sans les accords passés avec les candidats d'EELV, estime Duflot).

Sans Martine Aubry,nous n'aurions pas obtenu ce résultat. Elle avait la volonté stratégique de bâtir cette alliance et et elle appelait de ses voeux la transition écologique.(...) Elle voulait sortir du nucléaire


"Sans Martine Aubry,nous n'aurions pas obtenu ce résultat", écrit la leader écologiste. Elle avait la volonté stratégique de bâtir cette alliance et et elle appelait de ses voeux la transition écologique.(...) Elle voulait sortir du nucléaire."

Selon Cécile Duflot, cette détermination, l'actuel chef de l'Etat ne peut pas s'en enorgueillir, et la pression des lobbies nucléaires ont eu raison des ambitions du candidat en la matière.
"À force d'avoir voulu être le président de tous, il n'a su être le président de personne", résume-t-elle, implacable à l'égard du vainqueur de Martine Aubry aux primaires socialistes de 2011.

On a beaucoup ri de tout ce qu'on était censées avoir organisé toutes les deux.

Quant à la réputation de "comploteuses" que certains se plaisent à leur donner, l'ex ministre du logement la réfute totalement. "On a beaucoup ri de tout ce qu'on était censées avoir organisé toutes les deux. Peut-être que si elle avait été "dans le dispositif" comme disent les politiques, on aurait effectivement fait ensemble toutes ces actions qu'on nous prêtait. Mais elle était loin. Trop loin".
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