Ludovic Baal, le défenseur du RC Lens, a la particularité d'avoir été formé au poste d'attaquant avant de glisser petit à petit au milieu puis au poste de latéral gauche, où l'a installé son entraîneur Antoine Kombouaré.
Le Guyanais Ludovic Baal, 28 ans, (1,76 m, 72 kg), qui a effectué sa formation au Mans avec qui il a découvert la Ligue 1, a été élu dans l'équipe-type de Ligue 2 la saison dernière et compte bien poursuivre sur sa lancée. "C'était une belle récompense. Je sais que ça sera difficile de faire aussi bien
cette saison mais pourquoi pas. Ça peut être un objectif personnel", estime le natif de Cayenne.
C'est justement dans sa ville natale que Baal a pris goût au football en essayant d'imiter son idole brésilienne Ronaldo. "Dans ma cité, il n'y avait que du foot, du foot et du foot ! Il y avait deux joueurs professionnels issus de notre quartier (l'attaquant Sylvio Joseph et le défenseur Claude Dambury, ndlr) et dès qu'ils revenaient en Guyane, ils nous ramenaient des cadeaux donc ça nous faisait rêver", explique-t-il.
Baal a débarqué en métropole en 2004 à l'âge de 18 ans. Mais ce n'est qu'en 2007/2008 qu'il débute en L1 avec la formation mancelle et ses couleurs... Sang et Or. Il faut attendre la saison 2009/2010 pour qu'il devienne indispensable à l'équipe sarthoise. Cette année-là, il dispute les 38 journées de L1 (35 comme titulaires) mais son club est relégué en L2.
Propre
Dès cette première saison pleine en élite, Baal, qui restera une année de plus au Mans avant de rejoindre Lens, se distingue par son jeu propre et le peu de fautes commises pour un défenseur: seulement 40 en 38 rencontres (et 3 cartons jaunes)."Je ne peux pas l'expliquer. C'est peut-être parce que je suis bien placé donc j'arrive mieux à anticiper les passes ou les déplacements des adversaires", analyse le latéral gauche.
La saison dernière en L2, Baal a participé à 37 rencontres, toujours comme titulaire, et n'a reçu que quatre cartons jaunes. "Le reproche que je lui fais, c'est qu'il ne fait pas assez de fautes", plaisante son entraîneur Antoine Kombouaré, qui, à son arrivée en 2013, avait eu une discussion
avec Baal pour lui expliquer qu'il comptait l'installer au poste de latéral, alors qu'il jouait souvent au milieu voire même attaquant.
"Il fallait qu'il arrête de penser qu'il était un joueur offensif et qu'il se comporte en défenseur. Et c'est ce qu'il a merveilleusement bien fait la saison
dernière, estime Kombouaré. Je reste persuadé qu'il peut faire partie des cinq meilleurs latéraux de L1."
Dans le vestiaire lensois comme sur le terrain, Baal fait l'unanimité. "C'est un ambianceur et il est toujours jovial. En match il est très régulier et rigoureux.
C'est une chance pour Lens d'avoir un tel joueur", affirme son compère en défense Alaeddine Yahia.
Le Guyanais, qui entame sa quatrième saison dans l'Artois, se décrit pourtant comme "timide" et avoue ne jamais prendre la parole devant tout le monde.
En revanche, il n'hésite pas "à parler aux jeunes pour leur donner des conseils". Preuve s'il en est qu'il commence à devenir un taulier des Sang et Or.
