Procès des braqueurs présumés de bijouteries : "Il me disait 'baisse les yeux, sinon je te bute'", raconte la bijoutière de Dainville

"Si je levais les yeux, il me disait +me regarde pas, baisse les yeux sinon je te bute+", a raconté mardi devant la cour d'assises du Nord à Douai la vendeuse d'une bijouterie de Dainville où 1,2 million d'euros de bijoux en or avaient été volés par trois malfaiteurs en 2009.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

##fr3r_https_disabled##Le procès de sept tziganes, accusés d'une dizaine de vols à main armée, dont six dans des bijouteries, en 2009 et 2010, s'était ouvert lundi. Le dossier de l'un deux a été disjoint mardi en raison de l'indisponibilité de son avocat hospitalisé. 

Le 24 avril 2009 peu avant midi, un premier homme était entré dans la grande surface de bijouterie Jean Delatour, située dans la zone commerciale de Dainville (Pas-de-Calais). "Il a demandé à voir la patronne", raconte la vendeuse du magasin, Muriel Rutkowski, 37 ans. "On aurait dit un papy, avec une casquette, des lunettes et une veste à carreaux". "Il m'a pris le bras, il m'a dit "bouge pas, c'est un braquage" et j'ai fait ce qu'il m'a dit, j'ai baissé le rideau métallique et ouvert les présentoirs", poursuit la vendeuse. Deux complices arrivent quelques secondes plus tard et filent directement dans le bureau de la gérante du magasin.

Ils lui demandent d'ouvrir le coffre. "Si je levais les yeux, il me disait me regarde pas, baisse les yeux sinon je te bute", raconte Elisabeth Graet, 32 ans, des larmes dans la voix : "j'étais enceinte de sept mois, j'avais peur alors je suis restée accroupie". Les malfaiteurs leur attachent les mains avec du ruban adhésif et les enferment dans les toilettes en bloquant la porte avec une chaise. Les deux femmes réussissent à défaire leurs liens et à attraper le sac à main et le téléphone de l'une d'elles par la porte entrouverte pour donner l'alerte.

Les accusés nient les faits

"Vous avez eu peur ?" demande la présidente Anne-Marie Gallen à la gérante de la bijouterie. "Encore maintenant", répond celle-ci. "Vous y pensez régulièrement?" continue la magistrate. "Tous les jours, tout le temps", dit Mme Graet, des larmes dans la voix.

Les trois hommes avaient pris la fuite à bord d'une voiture volée, retrouvée incendiée un peu plus loin. Ils avaient été arrêtés avec le reste de l'équipe en mai 2010 grâce notamment à l'exploitation d'images de vidéo-surveillance et des expertises génétiques.
La cour avait examiné dans la matinée la personnalité des accusés, qui nient les faits en bloc. Trois d'entre eux  sont poursuivis en récidive légale pour vols aggravés.

"C'est un peu le mode de vie comme ça"

"C'est un peu le mode de vie comme ça", a affirmé l'un deux, Jean-Marie Martin, le principal suspect, âgé de 42 ans, et une quinzaine de condamnations pour vols à son actif, qui lui ont valu "au total 8, 10 ans en prison". Il est accusé d'être le premier à être entré dans la bijouterie de Dainville.

"Il y en a qui chouravent des poules, du cuivre, des fois c'est une télé pour les enfants ou une palette, il y a ceux qui font les wassingues (serpillères, NDLR), mais jamais les braquages", a assuré l'accusé. Il est le plus jeune d'une famille nomade de huit enfants, qui vivait de façon itinérante dans le nord et le nord-est de la France, en faisant les vendanges et en vendant des paniers. Une cinquantaine de témoins doivent être entendus au cours du procès prévu sur quinze journées, jusqu'au 19 septembre.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information