Une équipe de braqueurs issus de la communauté des gens du voyage comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises du Nord à Douai pour une dizaine de vols à main armée au total, principalement dans des bijouteries du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie.
Les sept accusés, âgés de 27 à 49 ans, sont poursuivis principalement pour des vols en bande organisée avec arme ou avec violence commis en 2009 et 2010 ainsi que pour association de malfaiteurs. Le procès doit durer trois semaines. Trois hommes sont poursuivis notamment pour le braquage, le 24 avril 2009, d'une grande surface de bijouterie Jean Delatour à Dainville (Pas-de-Calais) au cours duquel des bijoux en or d'une valeur estimée à 1,272 million d'euros avaient été volés.
Trois autres bijouteries de cette chaîne avaient été braquées au cours des semaines suivantes à Creney (Aube), Maubeuge (Nord) et Montluçon (Allier) avec des préjudices atteignant 372.000 euros. Les malfaiteurs, au nombre de trois ou quatre, arrivaient généralement en fin de matinée. Ils menaçaient les employés de leurs armes, les ligotaient et les bâillonnaient avec du ruban adhésif avant de s'emparer des bijoux et de prendre la fuite à bord
d'une voiture volée.
"Ces gens avaient vraiment semé la terreur chez le personnel", affirme à l'AFP Me Alain Jakubowicz, du barreau de Lyon, avocat de la société Jean Delatour, partie civile. Ces grandes surfaces de bijouterie, implantées dans des zones commerciales, étaient une cible de choix pour les malfaiteurs : "elles contiennent énormément de marchandises et leur accès est plus facile qu'en centre-ville", explique l'avocat.
Les accusés nient les faits
Lors du braquage d'une bijouterie Jean Delatour à Montluçon, le 12 août 2009, les malfaiteurs, le visage découvert mais dissimulé par une casquette ou une perruque, avaient utilisé un fauteuil roulant dans lequel l'un d'eux avait pris place, pour ne pas susciter la méfiance du personnel du magasin.
L'exploitation d'images de vidéo-surveillance, des expertises génétiques et des filatures notamment avaient mené en mai 2010 à l'interpellation des braqueurs présumés, dont trois sont en récidive légale.
Lors des perquisitions, les policiers avaient saisi notamment des armes à feu, des gyrophares de police et une faible quantité de bijoux. Les accusés, dont certains ont des liens de parenté, nient en bloc les faits qui leur sont reprochés. "Il ne ressort pas de l'étude du dossier une certaine organisation,
un chef et des exécutants", assure à l'AFP l'un des avocats de la défense. "Il n'y a rien non plus sur l'écoulement de bijoux volés", souligne-t-il.