RC Lens : l'ex-président, Luc Dayan, ne comprend pas l'attitude de Mammadov

Dans une interview à La Voix du Nord, l'ancien président du RC Lens, Luc Dayan, dit ne pas comprendre l'attitude de l'actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov, visiblement incapable de verser l'argent promis. Il assure que toutes les précautions avaient été prises avant de lui vendre le club.

"Ce que je ne comprends pas, c’est que l’actionnaire n’arrive pas à donner signe de vie", a confié Luc Dayan à La Voix du Nord ce lundi. "Lorsque ​(Mammadov) est arrivé, l’argent, il l’a mis, je l’ai vu de mes yeux. Nous avons fait toutes les investigations nécessaires, Tracfin (la cellule du Ministère des Finances chargée de la lutte contre le blanchiment d'argent NDR) a regardé le dossier. 20 millions d'euros, c’est beaucoup d’argent."

Mandaté entre 2012 et 2013 par le Crédit Agricole pour assainir les finances du club et assurer sa revente,  l'ex-président des Sang et Or se pose notamment "deux questions" :  "Si (Mammadov) ne peut plus, pourquoi ne met-il pas en place un processus de cession qui permettrait de reconstituer un actionnariat ? Ensuite, s’il n’est pas content du management, pourquoi ne le vire-t-il pas ? Apparemment, il n’a pas non plus respecté ses engagements du côté de l’Atletico Madrid... (club champion d'Espagne que Mammadov sponsorise via sa marque "Azerbaijan, Land of Fire" NDR)"

L'option Mammadov a été la bonne.

Luc Dayan dit ne pas regretter d'avoir cédé le club à l'homme d'affaires azerbaïdjanais présenté par Gervais Martel. "L'option Mammadov a été la bonne puisqu’il a mis les 20 millions d'euros", estime-t-il. "Pour un club de Ligue 2, je ne connais pas grand monde qui l’aurait fait". Il rappelle cependant qu'une autre option existait, celle du fonds d'investissement luxembourgeois Mangrove. "C’était plus intéressant pour moi car j’aurais été en charge du club plus longtemps. Ils rentraient minoritaires, le Crédit Agricole restait majoritaire et la situation évoluait progressivement".

D’autres clubs en France sont en moins bonne situation que Lens.


Concernant les finances des Sang et Or, l'ancien président lensois l'assure : "La situation du Racing est cent fois meilleure qu’il y a deux ans. Le Crédit Agricole avait pris un club endetté. L’actionnaire a ensuite couvert l’année de L2 avec les 20 M€ et l’équipe est montée. (...) D’autres clubs en France sont en moins bonne situation que Lens."

Luc Dayan reproche toutefois à Gervais Martel de s'être mis "soi-même dans une situation difficile", vis-à-vis de la DNCG qui a d'abord refusé l'accession du club en Ligue 1, avant de l'interdire de recrutement cet été. "Je ne sais pas si c’est Gervais Martel ou si c’est sous la pression de l’actionnaire, mais s’ils avaient présenté un budget moins ambitieux, ils seraient passés. (...) Je le répète, le club n’avait plus de dettes. Maintenant, à supposer que ça coince, il faut travailler avec un budget à la baisse, une masse salariale de 6 M€, le club peut être à l’équilibre. C’est jouable."

Pour Luc Dayan, le RCL ne risque donc pas le dépôt de bilan ces prochains mois, comme le pense le patron de la DNCG, mais la situation en fin de saison pourrait être compliquée. "Ils ont convaincu Sportfive (la société qui gère les droits TV du foot français NDR) de verser une avance qui permettra de fonctionner trois-quatre mois en trésorerie. Le problème va intervenir en fin d’année, lorsqu’il sera question de la garantie bancaire. Si elle ne fonctionne pas… Ce sera un moment crucial. À moins que Mammadov donne signe de vie."
Hafiz Mammadov en danger dans son pays ?
Invisible depuis plusieurs mois du côté du RC Lens, Hafiz Mammadov semble empêtré aujourd'hui des difficultés politico-financières en Azerbaïdjan. Pire encore, sa vie serait menacée. C'est ce qu'affirme - sous couvert d'anonymat - un journaliste azerbaïdjanais interviewé par le site Hat-Trick.

"Mammadov n’est pas ruiné encore, mais il a plusieurs problèmes", explique ce journaliste. " Au pays, il s’avère qu’il est en faillite car il a été lâché par le pouvoir. On murmure qu’il a pris trop d’argent au passage, qu’il en a trop gaspillé pour des choses inutiles, mais c’est impossible de savoir la vérité. (...) Dans la presse, Mammadov a essayé de se défendre en disant, comme d’habitude, qu’il allait tout régler. Il a même dit qu’il allait bien racheter Sheffield Wednesday. Personne ne sait ce qu’il va faire même si j’ai lu qu’il a envoyé un de ses hommes de confiance aux Etats-Unis, là où, il est supposé avoir beaucoup d’investissements. Il doit d’abord s’en sortir et faire profil-bas pour sa survie. A Bakou, on dit même qu’il a échappé à une tentative de meurtre (...). Son service d’ordre personnel a été renforcé. L’un d’entre eux, qui se faisait appeler « l’Américain », est parti car c’était trop risqué".
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