Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) s'est inquiété vendredi du sort des migrants qui attendent à Calais dans l'espoir de rallier l'Angleterre, et a appelé les partenaires européens de la France à accueillir ceux qui ont des "liens étroits" sur leur sol.
"Malgré l'aide dévouée des associations locales depuis des années, ces personnes vivent dans des conditions extrêmement précaires, ce qui provoque des tensions qui s'aggravent entre les différentes communautés de migrants et également avec la population locale", déplore dans un communiqué le représentant du HCR en France, Philippe Leclerc. Louant à nouveau le plan d'action présenté par le gouvernement - qui doit ouvrir un accueil de jour pour les migrants et une structure 24H/24 pour les femmes et les mineurs -, l'agence des Nations unies pour les réfugiés plaide pour une approche européenne "basée sur la responsabilité, la confiance et la solidarité".
Pour répondre à la crise à Calais, "nous demandons aux autres Etats membres de l'Union européenne de faire preuve de solidarité et d'accepter les demandes d'asile des personnes qui ont des liens étroits avec ces pays sur la base du règlement de Dublin III", écrit M. Leclerc, sans citer explicitement le Royaume-Uni. Pour éviter la multiplication des demandes d'asile dans plusieurs pays de l'UE, ce règlement fixe les critères pour déterminer le pays responsable de l'examen du dossier. Le plus souvent, le pays d'entrée dans l'UE est compétent mais d'autres critères peuvent être pris en compte: élivrance d'un visa par un autre Etat-membre, existence de liens familiaux... La semaine dernière, le Royaume-Uni s'est engagé à aider la France à gérer les migrants de Calais, un soutien attendu de longue date. Un accord franco-britannique prévoit la création d'un "fonds commun", alimenté par Londres à hauteur de cinq millions d'euros par an pendant trois ans, soit 15 millions, pour sécuriser le port de Calais et protéger les personnes vulnérables.