C'est une décision rarissime. Une Lommoise de 28 ans a été condamnée à une amende de 800 euros avec sursis en vertu de la loi Hadopi contre le téléchargement illégal.
Oui, Hadopi existe toujours. Le témoignage publié par 20 minutes ce mardi le prouve. Une Lommoise, appelée Céline, y raconte comment, en vertu de cette loi contre le téléchargement illégal, elle a été sanctionnée d'une amende de 800 euros avec sursis vendredi dernier par le tribunal de Lille. Une sanction clémente et rare.
Céline a d'abord reçu un courrier d'avertissement en 2011. Elle le reconnaît, son mari téléchargeait via le logiciel emule. Emule est un vieux logiciel de peer-to-peer, comprenez de partage de fichier d'ordinateur à ordinateur. Le seul type de téléchargement illégal vraiment surveillé (au moins à l'époque par Hadopi). Les vrais pirates ou les connaisseurs, eux, ont depuis longtemps migré vers des solutions moins voyantes, moins surveillées. Mais tout le monde n'est pas calé en informatique, encore moins en téléchargement illégal.
"Pas très malin"
La preuve, Céline, avertie par le courrier veut tout arrêter : «On me reprochait des téléchargements illicites. C'est vrai que mon mari utilisait le logiciel de partage Emule et qu'il avait téléchargé plusieurs films. Mais à partir du premier avertissement, il a tout arrêté. Il n'avait d'ailleurs plus le droit de toucher l'ordinateur». Mais en 2012, un nouveau courrier d'Hadopi arrive chez Céline. Elle et son mari sont convoqués au commissariat. Là, elle ne comprend pas et explique qu'ils ne téléchargent plus via emule. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que ce genre de logiciel continuer de fonctionner en "tâche de fond" si on ne le désinstalle pas complètement. Des internautes pouvaient donc toujours venir piocher des fichiers dans son ordinateur.«Il est rare que ce genre de procédure aille jusqu'au bout, mais on a affaire à des novices: utiliser Emule est déjà une grosse erreur puisque c'est le site le plus repéré, mais en plus, le laisser actif, ce n'est vraiment pas malin», affirme un spécialiste en informatique à 20 minutes. «Ça nous a servis de leçon, conclut Céline. Maintenant, on s'est inscrit à Canal +. Et franchement, c'est encore mieux.»
Selon Hadopi (bilan de mars 2014), depuis trois ans et demi, 86 dossiers d'abonnés à internet ont été transmis à la Justice, en vue de leur éventuelle condamnation pour négligence caractérisée. 17 décisions ont été prononcées, pour près de 3 millions d'avertissements adressés.