Lundi, l'association Salam, qui vient en aide aux migrants sur Calais, a du annuler la distribution des repas après que certains individus ont jugé la nourriture insuffisamment épicée et refusé de manger. Pour Jean-Claude Lenoir, l'un des responsables, ce sont les "passeurs" qui sèment le trouble.
Pour Jean-Claude Lenoir, cela ne fait aucun doute. Les migrants qui ont refusé lundi le repas servi à Calais par l'association Salam - jugé insuffisamment épicé - sont des "passeurs", rémunérés par les exilés pour les aider à rejoindre la Grande-Bretagne. "Quand il y a 800 personnes qui attendent, évidemment que ceux qui sont en tête de ligne sont des passeurs qui ont le pouvoir", a-t-il expliqué au Parisien. Ces hommes - "15 ou 20 réfractaires" - ont, selon lui, contraint les autres migrants à faire demi-tour.
"Ceux-là qui ont, en refusant le repas, interdit aux autres d'en prendre, ont les moyens d'aller s'acheter à manger. Pas les autres qui sont repartis le ventre vide", s'indigne Jean-Claude Lenoir sur le site internet du quotidien. "A une époque, ils faisaient même payer pour accéder à la zone de distribution".
Cet épisode - que Jean-Claude Lenoir qualifie toutefois d'"épiphénomène" - illustre les tensions qui règnent actuellement à Calais parmi les migrants et le climat de peur instauré par certains. "lls vivent des situations inhumaines, il pleut des cordes, ils se noient, on les marque au feutre sur la main pour les appeler par un numéro au tribunal mais on doit pouvoir leur dire qu'ils ont fait un caprice", se justifie le responsable de l'association Salam, qui vient en aide aux migrants à Calais, depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002. "Je l'ai fait. La grande majorité est venue discrètement s'excuser."
Début août, une rixe était survenue entre migrants au moment de la distribution des repas, provoquant l'intervention des CRS. Il y avait eu 50 blessés, dont un grièvement.