Une association d'aide aux migrants à Calais a annulé une distribution de repas, lundi soir, après le refus d'une minorité de migrants de manger le repas qui leur était offert, parce qu'il n'était pas assez épicé, a-t-on appris mardi auprès d'un responsable associatif.
Jean-Claude Lenoir, un des responsables de l'association Salam, a qualifié l'épisode de "très décevant", tout en parlant d'un "épiphénomène" : "les leaders ont fait un petit coup de force" et ont empêché les autres de venir manger, une attitude qu'il a jugée "inacceptable". "C'est vrai que le repas était beaucoup moins salé et quasiment pas épicé par rapport à d'habitude (...), on avait compensé par un repas doux, avec de la sauce de citron, des citrons frais", a déclaré Jean-Claude Lenoir. "D'ailleurs, à titre personnel, je pense que les épices coûtent très cher et je trouve qu'ils sont quand même un peu trop chouchoutés par moment", a-t-il observé."Dès qu'il y a eu 15 ou 20 réfractaires, je suis intervenu pour leur dire que s'ils ne voulaient pas manger, nous, on rangeait et que c'était quand même scandaleux, parce qu'ils devaient être conscients qu'il y a bon nombre de personnes en France qui n'ont pas un tel repas le soir, et qu'on peut aider nos amis migrants -nous sommes heureux de le faire-, mais il y a des limites dans le respect de ce qu'on peut proposer", a également déclaré M. Lenoir.
L'incident s'est déroulé "dans le calme", "les autres venaient discrètement s'excuser" et une nouvelle distribution de repas doit avoir lieu mardi soir, selon M.Lenoir. Les distributions de repas se passent encore "très bien" dans l'ensemble, selon ce responsable, même si, "quand il y a entre 600 et 850 personnes, la moindre étincelle peut créer de la violence". Quelque 1.400 à 1.500 clandestins, selon les autorités françaises, principalement originaires du Soudan et d'Érythrée, se trouvent actuellement à Calais et dans les environs avec l'espoir d'aller demander l'asile en Grande-Bretagne.