La présidente du FN Marine Le Pen a dénoncé lundi la situation à Calais où associations et élus "aident beaucoup les passeurs" de migrants, jour où le ministre de l'Intérieur y a entériné la création d'un accueil de jour.
Lisant sur BFMTV un mot inscrit par Bernard Cazeneuve sur le livre d'or de la ville, Mme Le Pen a affirmé qu'elle "aurait aimé que le ministre de l'Intérieur
vienne à Calais s'apitoyer sur le sort des Calaisiens, des citoyens français qui n'ont pas pas d'autre patrie que la leur, qui vivent dans des conditions qui sont insupportables, inadmissibles, scandaleuses dans une République digne de ce nom".
Selon les images de ce paraphe visionnées par l'AFP, M. Cazeneuve a évoqué les "migrants confrontés aux difficultés de l'exode" mais aussi les "élus", les "associations" et les "citoyens". "Il y a un déni total de la part des élus. Les associations dont parle (M. Cazeneuve dans ce mot), ce sont les associations qui viennent en aide aux migrants. Qui vient en aide aux Calaisiens qui vivent dans une insécurité chronique, qui ne savent pas quand ils vont rentrer chez eux du travail s'ils vont trouver des migrants dans leur cuisine ?", s'est insurgée l'eurodéputée.
"Je suis obligé de mettre un zéro pointé à M. Cazeneuve"
"Les élus ne veulent pas mettre en place les moyens pour lutter contre l'immigration clandestine", d'après elle. "On a multiplié des camps de migrants. Il y en a partout, tout le long de l'autoroute, ce qui facilite le travail des passeurs", a assuré la dirigeante d'extrême droite, avant d'accuser : "Les associations et les élus aident beaucoup les passeurs qui sont les négriers des temps modernes".Alors que M. Cazeneuve a reçu le soutien des UMP Henri Guaino ou Claude Guéant pour sa gestion du dossier du barrage contesté Sivens, Mme Le Pen s'est dite "pas étonnée que l'UMP (lui) tresse des lauriers. Il mène la même politique que celle menée par l'UMP. Elle consiste à gérer les conséquences des drames qu'ils ont laissé se développer sur le territoire sans jamais s'attaquer aux causes."
"Je suis obligé de mettre un zéro pointé à M. Cazeneuve", a-t-elle assuré de son côté. Face à la situation à Calais, Mme Le Pen a jugé qu'il fallait "maîtriser nos frontières pour maîtriser l'immigration clandestine", "couper toutes les pompes aspirantes" de celle-ci", et dénoncé une "politique d'attractivité pour
l'immigration clandestine".
Le ministre de l'Intérieur a entériné la mise en place d'un centre d'accueil pour les migrants de Calais (Pas-de-Calais), lors d'une visite dans la ville, lundi.