Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a entériné la mise en place d'un centre d'accueil pour les migrants de Calais (Pas-de-Calais), lors d'une visite dans la ville, lundi.
##fr3r_https_disabled##
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a entériné lundi, lors d'une visite à Calais (Pas-de-Calais), la mise en place au plus tard début janvier d'un centre d'accueil de jour pour les migrants, avec un budget annuel de trois millions d'euros.
"La météo nous oblige à l'urgence. Par conséquent, ce que nous voulons, c'est qu'on puisse ouvrir le plus vite possible ce qui peut l'être. Mon objectif est de faire en sorte qu'entre aujourd'hui, début du mois de novembre, et début du mois de janvier, tout soit en place. Que les appels d'offres soient lancés, que les sanitaires soit installés, que les investissements soient effectués", a déclaré M. Cazeneuve à la presse.
3 millions d'euros de budget
Le ministre et la maire de Calais, Natacha Bouchart (UMP), ont annoncé qu'ils allaient signer lundi la convention entre l'État et la municipalité sur la mise en place de ce centre.
Cette structure doit bénéficier d'un "budget de plus de 3 millions d'euros par an, que l'État mobilisera en sollicitant l'Union européenne", a annoncé Bernard Cazeneuve, lors d'une prise de parole à la mairie de Calais. Le centre aéré Jules-Ferry, où il est prévu d'installer cet accueil de jour, qui sera géré par l'association La Vie active, devra faire l'objet de travaux et d'une mise aux normes.
A cet effet, il sera procédé à une évaluation du nouveau centre d'accueil "dans le délai de six mois à compter de la signature (...) afin de procéder le cas échéant aux ajustements nécessaires", indique la convention que l'AFP a pu consulter.
C'était la première fois lundi depuis sa prise de fonction que le ministre de l'Intérieur se rendait dans la ville portuaire, où n'a cessé de croître ces derniers mois le nombre de candidats au départ pour l'Angleterre, qui est aujourd'hui de 2.200 à 2.300, dont beaucoup d'Érythréens, selon la préfecture.
Un ghetto selon les associations
Le centre de jour, "présenté comme humanitaire", a surtout pour objectif "d'éloigner migrantes et migrants du centre de la ville et de les assigner à l'invisibilité. Un ghetto en quelque sorte", ont réagi plusieurs associations, dont Emmaüs France, dans un communiqué commun. Les signataires du texte comparent ce nouveau centre à celui de Sangatte, une commune limitrophe de Calais, où un hangar a vu transiter plus de 68.000 migrants entre 1999 et 2002, date de sa fermeture."Ce seul ghetto prévu pour un millier de personnes ne suffira pas au vu du nombre actuel d'exilés à Calais, et sera difficile à gérer", avertissent les associations, qui regrettent que le centre se résume au "regroupement de quelques services jusqu'ici disséminés aux différentes extrémités de la ville".
Attendu lundi après-midi à Calais, pour sa première visite dans la ville portuaire depuis son arrivée à l'Intérieur, M. Cazeneuve dit vouloir "trouver des solutions humaines" dans une ville où l'afflux récent de migrants qui rêvent de l'Angleterre rend la cohabitation de plus en plus tendue.