Une décevante 12e place en Ligue 1, un parcours chaotique en Europa League, un jeu balbutiant et peu efficace, la deuxième saison de René Girard à la tête de Lille contraste avec son idyllique première, même si le bouillant entraîneur ne trahit aucune inquiétude.
"Je ne broie pas du noir. Il n'y a pas d'urgence, il faut travailler et redresser la barre. Comme je sens que mon groupe est là, il n'y a pas de quoi s'inquiéter", explique René Girard.
Pourtant, en cette saison dite de la confirmation, malgré une bonne entame marquée par une première place au soir de la 5e journée, le LOSC est progressivement tombé dans le ventre mou et reste sur sept matches sans victoire (dont un nul et trois défaites en L1), toutes compétitions confondues.
Cela faisait cinq ans que le club nordiste n'avait pas réalisé un premier tiers de championnat aussi poussif. Et le total de points pris à l'extérieur (4) est
le plus mauvais depuis onze ans...
Le LOSC à la 12e place du championnat de Ligue 1
Bref, à l'heure de se déplacer à Reims dimanche, Lille stagne à la 12e place, et évolue bien loin du niveau qui était le sien la saison passée pour les premiers pas du technicien gardois.Au final, celui-ci avait surpris tout le monde en menant les Dogues à la 3e place du classement, derrière les intouchables Monaco et Paris, et avait été élu par ses pairs meilleur entraîneur de L1.
Un calendrier très chargé pour justifier les mauvais résultats
Face à l'actuelle situation, le natif de Vauvert (Gard) ne veut pas accabler ses joueurs et justifie cette série de mauvais résultats notamment par un calendrier très chargé et les blessures qui n'ont pas épargné son groupe."On s'est mis dans le dur quand on avait huit blessés et on n'a pas réussi à renverser la situation, plaide-t-il. J'ai affaire à des garçons lucides, à un groupe super. Je ne vais pas prendre une batte de baseball et les taper!"
Girard a aussi rappelé que, dans un groupe "très relevé" (Everton, Wolfsburg, FK Krasnodar), il avait malgré tout joué le coup à fond en Europa League, quasiment sans faire tourner son effectif. La correction reçue jeudi à Everton (3-0) ayant sérieusement compromis les chances lilloises de qualification pour les 16e de finale.
Manque de solidité en défense
En attendant, la mauvaise passe que traverse actuellement le LOSC vient principalement du manque de solidité qui touche la défense, pourtant si imperméable la saison dernière. Face à ce constat, le technicien semble impuissant."L'an dernier on marquait peu de buts mais on n'en prenait pas. Là, on a toujours du mal à marquer mais chaque erreur nous coûte cher", abonde-t-il.
De plus, les joueurs lillois donnent l'impression d'être fatalistes dès qu'ils encaissent un but. Cette saison, ils ont perdu sept des neuf matches où ils ont
été menés. "C'est quelque chose qu'il faut arriver à digérer en cours de match quand ça arrive", reconnaît-il.
Durant cette période difficile, Girard, déjà exclu deux fois, a semble-t-il plus de mal à garder son calme sur le bord du terrain et à encaisser les critiques,
même s'il répète qu'il "n'est pas paranoïaque".
Dans les tribunes dimanche à Reims
Dimanche à Reims, il purgera le premier des quatre matches de suspension dont il a écopé après avoir reçu un carton rouge à Lyon, une sanction "ahurissante" selon lui."La préparation, l'avant-match et la mi-temps, ça sera pareil, affirme-t-il. La seule chose qui peut changer sera que je devrai crier plus fort depuis la tribune!"