Le RC Lens peut-il se sauver, sauver sa place en Ligue 1 en trouvant l'argent qui lui manque très très vite ? C'est la question qui va occuper les supporters dans les 15 jours qui viennent.
Ce vendredi, on a compris toute l'urgence de la situation au RC Lens. On a bel et bien entendu l'expression "dépôt de bilan", y compris dans la bouche du ministre des sports. Le club ne pourra sans doute pas finir la saison sans les 16,5 millions dont il a besoin pour boucler son budget. Gervais Martel a parlé aux supporters sang et or d'une solution à trouver dans les 15 jours. 15 jours ! C'est très peu. On ne parle même plus de janvier comme initialement convenu avec la DNCG (pour les 14 millions d'euros).Le temps presse et le président lensois a même indiqué à La Voix du Nord que "son intention (était) désormais d’obtenir en une fois la totalité de la somme initialement promise par Hafiz Mammadov". Obtenir de qui ? On sait aujourd'hui que l'argent ne viendra pas d'Hafiz Mammadov empétré dans des difficultés financières que nous vous détaillions hier. La piste de l'Etat azerbaïdjanais lui-même est aussi à prendre avec beaucoup de recul. Si l'argent arrive sur le compte du RC Lens, il serait très surprenant que cela vienne directement de la banque centrale de Bakou ou des impôts des Azerbaïdjanais.
Gervais Martel parle d'un accord avec l'Azerbaïdjan qui aurait, selon lui, validé les termes de son dernier communiqué : "Dès hier soir, nous avons rencontré des représentants de l’Etat azéri à l’occasion du lancement des jeux européens qui auront lieu à Bakou en juin 2015. Ceux-ci nous ont assuré de leur souhait de nous aider." Bakou s'est-il vraiment engagé à aider le RC Lens ? A apporter les 16,5 millions d'euros pour pallier les difficultés d'un investisseur local, certes lié au pouvoir, mais qui n'a pas agi au nom de l'Etat (la marque inscrite sur les maillots "Azerbaidjan, Land of fire" n'est pas une marque nationale officielle comme nous l'expliquons ici) ? La piste azerbaïdjanaise est en tout cas la seule évoquée et semble être la seule possible à court-moyen terme. Martel demande à tous les supporters de s'y raccrocher et de lui faire confiance. Le ministre des sports a d'ailleurs indiqué que la diplomatie française oeuvrait aussi pour aider le RC Lens à taper aux bonnes portes en Azerbaïdjan. Mobilisation générale !
Sera-t-il possible de remplacer Mammadov rapidement ?
Gervais Martel affirme depuis de nombreuses semaines que l'investissement de Mammadov engage en quelque sorte l'Etat azerbaïdjanais et que la situation actuelle leur est préjudiciable en terme d'image. Sera-ce une raison suffisante pour l'Etat d'aider le RC Lens ? Peut-être mais les obstacles sont de toute façon nombreux, surtout dans un délai très court.Hafiz Mammadov reste jusqu'à nouvel ordre actionnaire majoritaire du RC Lens. Pour qu'il se passe quelque chose, il faudrait qu'il accepte de vendre ses parts ou de faire entrer un nouvel actionnaire dans le capital. Le souhaite-t-il ? Peut-il y être contraint ? Par qui ? Dans quel délai ? L'homme d'affaires, PDG du Baghlan group, a investi plus de 20 millions d'euros pour sauver le RC Lens (et peut-être même plus). Il est désormais en difficulté financière. Le RC Lens fait partie des ses actifs. Peut-il se permettre de brader ce qui pourrait le renflouer un tout petit peu ? Voudra-t-il récupérer son argent ?
En imaginant qu'Hafiz Mammadov accepte de céder le RC Lens à prix coûtant (environ 20 millions d'euros, sa mise de départ), il faudrait donc trouver un investisseur qui accepte de mettre en plus 16,5 millions d'euros très rapidement. L'Azerbaïdjan abrite sans doute de riches industriels mais voudront-ils mettre leur argent dans un club 20ème de Ligue 1 et dont les chances de se maintenir dans l'élite française diminuent au fil des semaines ?