Les médecins généralistes poursuivent leur mouvement de grève entamé fin 2014. Ces lundi et mardi, certains cabinets sont fermés, d'autres refusent la carte vitale, dans le but d'engorger les services d'assurance maladie. Une façon de maintenir la pression contre le futur projet de loi santé.
Certains cabinets médicaux sont restés porte close ce lundi matin. D'autres médecins libéraux accueillent les patients, mais ne prennent pas la carte vitale. Ils sont engagés dans ce que leurs syndicats appellent une "guérilla administrative", pour protester contre le projet de loi santé qui sera débattu ce printemps au Parlement. Ils ressortent donc les feuilles de soin pour engorger les services de l'assurance maladie, et maintenir la pression sur le gouvernement.
Du 23 au 31 décembre dernier, les médecins ont mené une semaine de grève des gardes et de fermeture des cabinets. Ils récidivent donc en ce début d'année.
Les médecins contre la généralisation du tiers payant
Ce que redoutent les professionnels de santé, c'est notamment la généralisation du tiers payant à tous les assurés d'ici 2017, qui figure dans le projet de loi. Une fois la réforme votée, les patients n'auront plus à avancer les frais lors de leurs consultations médicale, et les médecins seront directement payés par l'assurance maladie et par les mutuelles. Certains syndicats y voyant une "mise sous tutelle administrative".François Hollande dit comprendre les inquiétudes des médecins
Interviewé sur France Inter ce lundi matin, François Hollande a dit lundi comprendre les inquiétudes des médecins, et concédé qu'il faudrait être "plus simples", "plus efficaces" dans le traitement des demandes de remboursement."Je comprends les médecins qui disent qu'il ne faut pas que ce soit compliqué. C'est toujours la même chose, il ne faut pas que ce soit compliqué et il ne faut pas qu'on soit remboursé à la Saint-Glinglin. Ils ont parfaitement raison, les médecins, il faut qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples, beaucoup plus efficaces, mais c'est quand même une avancée", a déclaré le président.
Les médecins fustigent aussi dans le projet de loi santé une mise sous tutelle des agences régionales de santé et un "démantèlement" de leur métier. Ils réclament également des négociations tarifaires.