Quelques-uns des principaux élus picards esquissent ce que devrait être la première des réponses politiques aux attentats de la semaine dernière.
Attentats, prises d'otages, meurtres : la semaine passée a été historiquement sanglante et choquante pour la France. Dimanche 11 janvier, les partis politiques ont été à l'initiative d'une vaste marche républicaine à Paris. La population s'est tellement mobilisée que le sentiment de récupération politique s'est dissipé. Mais le débat politique, légitime lui, est ouvert.
Reportage de Stanislas Madej et Aurélien Barège. Intervenants : Barbara Pompili, Députée (EELV) de la Somme ; Michel Guignot, Conseiller régional (FN) de Picardie ; Jérôme Bignon, Sénateur (UMP) de la Somme ; Michel Françai, Député (PS) de l'Oise.
Interrogé dès vendredi, le député PS de l'Oise Michel Françaix - et responsable des problèmes presse/livres/AFP auprès de François Hollande - pense d'abord aux médias et à leur survie, sur le papier ou en ligne. Il faut "que l’Etat soit le garant de ces espaces de liberté (…) et sauver Charlie Hebdo", a confié l'élu socialiste.
Mais les auteurs des attentats, la possibilité de leur existence, sont au coeur du débat. "Ce sont pratiquement toujours des gens en situation d'échec", analyse Jérôme Bignon, sénateur UMP de la Somme. La solution serait donc assez générale : relancer l'emploi, réformer l'éducation, renforcer la famille, et "le rêve" que la société offre à ses membres.
Plus attendu peut-être : le Front national propose de "revenir sur les accords de Schengen". Selon Michel Guignot, conseiller régional FN de Picardie, la France doit réinstaurer "le contrôle aux frontières". Selon lui, "on n'en serait peut-être pas là" si les Français ne circulaient pas librement en Europe. L'élu ne dit pas, cependant, comment un tel contrôle aurait pu permettre de dire, à la frontière, qu'un tel ou un tel allait commettre un attentat...
Enfin, la députée EELV de la Somme Barbara Pompili préfère appeler aux bonnes manières politiques, avant de parler d'une quelconque politique. Selon l'écologiste, la première réaction après les attentats doit être de "sortir des bêtises politiciennes". Et l'élue d'appeler ses homologues à "rendre des comptes et être un petit peu plus transparent".