Le vétérinaire référent de l'émission Nord-Pas-de-Calais Matin, Frédéric Vlaemynck, explique que les animaux connaissent la souffrance, et donne quelques conseils pour les aider à mieux la supporter.
Est-ce que l'on peut dire que tous les animaux ressentent la douleur ?Oui, on peut dire que dès les animaux les plus primaires dans l'évolution animale, ils ressentent la douleur. Plus l'espèce est évoluée, plus la gestion est complexe, c'est tout.
Par comparaison, jusqu'à il n'y a encore pas très longtemps, les nouveaux nés n'étaient pas censés avoir mal. De même, dans le règne végétal on sait aujourd'hui qu'il y a des manifestations de la douleur.
Comment peut-on voir qu'un animal a mal ?
Des critères objectifs sont difficiles à utiliser chez l'animal, c'est plutôt l'approche comportementale qui compte. C'est donc assez subjectif et cela va dépendre de chaque espèce. De manière générale, il va s'agir d'un animal qui se cache, ne mange pas, devient agressif ou au contraire apathique, va se lécher sans arrêt à l'endroit où il a mal, va adopter des positions pour soulager un endroit où il a mal (se mettre à boîter par exemple).
Dans quelles situations le vétérinaire se confronte-t-il à la douleur animale ?
La plus classique est la douleur chirurgicale, quand on opère un animal, mais celle-ci est encore assez prévisible donc plus facile à traiter. Nous sommes aussi confrontés aux douleurs chroniques, plus difficiles à gérer, comme pour les humains : les douleurs ostéo-articulaires (arthrose), les douleurs cancéreuses ...
Quelles sont les armes à notre disposition pour lutter contre la douleur ?
La première étape du traitement de la douleur va être de la mettre en évidence. C'est là que le rôle du propriétaire est important, lui qui connaît bien son animal, que ce soit à la maison ou en visite à la clinique vétérinaire par exemple.
Beaucoup de molécules sont disponibles maintenant pour traiter la douleur, de plus en plus puissantes et efficaces, de même que pour les humains, comme la morphine ou le fentanyl. Le plan thérapeutique sera différent en fonction de la douleur et du patient. Eh oui, on parle de patients même pour les animaux !