Une femme de 34 ans était en cours de défèrement jeudi après-midi à Dunkerque (Nord), soupçonnée d'avoir laissé mourir, faute de soins, le bébé qu'elle avait mis au monde quelques jours plus tôt dans son appartement à Saint-Pol-sur-Mer.
Le parquet a requis le placement en détention provisoire de la jeune femme, qui devait être mise en examen pour privation de soins ayant entraîné la mort, un crime passible de 30 ans de réclusion, a indiqué à l'AFP le procureur de Dunkerque, Eric Fouard.
Le corps du nouveau-né, un garçon, avait été découvert mardi au domicile de la mère par les secours, appelés par le fils aîné de celle-ci. L'adolescent, âgé de
14 ans, avait d'abord affirmé avoir découvert le bébé dans un local à poubelles avant de reconnaître qu'il était mort dans l'appartement familial. "Le décès est manifestement dû à une dénutrition, sous réserve d'expertises complémentaires", a indiqué le procureur, selon lequel l'autopsie pratiquée jeudi matin à Lille
a permis d'établir que l'enfant était mort depuis 24 à 48 heures, lorsqu'il a été découvert.
"On reproche à la mère d'avoir traité le bébé d'une façon tellement inappropriée qu'il en est mort"
Il aurait vécu "trois à quatre jours" avant de mourir. Lors de leur perquisition, les policiers n'ont découvert sur place aucun aliment pour bébé ni matériel depuériculture, a précisé le magistrat. "On reproche à la mère d'avoir traité le bébé d'une façon tellement inappropriée qu'il en est mort", a souligné M. Fouard.
En garde à vue, la jeune femme a affirmé avoir ignoré qu'elle était enceinte. Elle a assuré qu'"elle ne voulait pas s'afficher avec cet enfant, ce qui l'a poussée
à le garder clandestinement quelques jours, jusqu'à son décès", a-t-il poursuivi.