Une famille de Nordistes comparaît pour proxénétisme sur la Côte d'Azur

La famille T., des Ch'tis installés sur la Côte d'Azur, est accusée d'avoir monté une entreprise de proxénétisme parfaitement rodée où chacun tenait son rôle. Seize prévenus comparaissent à partir de lundi matin devant le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes).

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Dans cette PME familiale du sexe, il y a notamment Guy T., le patriarche donneur d'ordres, né voici 56 ans près de Lille, ses deux fils Benoît et Xavier, sa compagne Marie-Josée, son ex-femme Sabine ou encore son frère Jean-François. Guy touche le RSA et Marie-Josée un modeste salaire, mais ils vivent dans une villa estimée à 800.000 euros au Muy (Var) et détiennent de nombreux comptes bancaires. Le patriarche avait été écroué en décembre 2013 sous les chefs de proxénétisme aggravé, blanchiment de proxénétisme aggravé, ainsi que détention illégale d'une arme.

Durant l'instruction, il avait reconnu son activité et même revendiqué son statut de chef, mais il avait assuré que les prostituées agissaient sans contrainte dans des appartements ou hôtels à Mougins, Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), Fréjus et Hyères (Var).

Recrutement en Belgique et dans le Nord

Les jeunes femmes versaient jusqu'à 350 euros quotidiennement à la famille, au titre de "charges journalières", et se faisaient payer 120 ou 200 euros "la passe". Le fils cadet Benoît a expliqué qu'il accueillait les prostituées et était chargé de récupérer leurs gains. Il était secondé par sa compagne prostituée Tiphaine, qui louait des appartements saisonniers pour abriter les ébats tarifés. Le fils aîné Xavier, inscrit à Pôle emploi, a admis qu'il passait des petites annonces sur des sites internet belges pour recruter des filles. Il était notamment le créateur du site escortmeetic.com, appartenant à une société basée aux Seychelles, pour appâter les clients.

Olivier Bizet, basé dans le Nord, aurait notamment contribué au recrutement de jeunes femmes dans les bars à hôtesses belges et dans le nord de la France. Seront également jugés un agent immobilier et un loueur d'appartements, un créateur de sites internet, des prostituées participant au recrutement d'autres femmes... Une quinzaine de jeunes femmes se trouvaient encore sous la coupe du réseau lors de son démantèlement par la brigade de recherches de gendarmerie de Cannes en décembre 2013, mais une quarantaine au total auraient travaillé pour la famille. Les gains engendrés durant plusieurs années par le réseau pourraient dépasser 1 million d'euros, selon l'enquête des gendarmes.
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