Six ans de prison pour Guy T., proxénète du Nord installé sur la Côte d'Azur

Guy T., venu du nord de la France pour monter sur la Côte d'Azur une entreprise familiale de proxénétisme, a été condamné jeudi à 6 ans de prison ferme et 100.000 euros d'amende, ses quinze complices étant tous reconnus coupables.

"Ils ont vécu de la misère de pauvres filles pendant trois ans", a déploré le président du tribunal correctionnel de Grasse, Marc Joando, qui soupçonne le réseau d'avoir bénéficié de soutiens pour avoir pu prospérer sur la Côte d'Azur.

Guy T., 56 ans, opérait sur le mode d'une entreprise où chacun tenait un rôle précis. Il fournissait toute la logistique -appartements, petites annonces, transport- à des jeunes femmes recrutées essentiellement dans le nord de la France et en Belgique. Les femmes versaient jusqu'à 350 euros quotidiennement à la famille et se faisaient payer environ 120 ou 200 euros la passe, en travaillant souvent sans relâche.


Un "poste" pour chaque membre de la famille

Le fils cadet et bras droit, chargé de réceptionner les filles et de collecter l'argent, a été condamné à 5 ans de prison ferme. Le fils aîné lui, présenté comme l'intellectuel qui s'occupait de vanter les charmes des prostituées sur des sites internet, a été arrêté sur le banc des prévenus pour aller purger une peine de 4 ans de prison assortie d'une amende de 50.000 euros.

Olivier Bizet, "le rabatteur" rencontré dans un bar à hôtesses belge qui a envoyé au moins huit filles dans le Sud, a été condamné à 4 ans de prison ferme. Tout comme Sullivan E., qui avait fourni une arme au patron et avait des velléités d'ouvrir une succursale à Hyères (Var).

Tiphaine, petite amie prostituée de Benoît, accueillait les femmes à la gare de Cannes ou à l'aéroport de Nice, avant de les installer immédiatement dans des meublés. Elle a été menottée dans la salle pour accomplir une peine de 3 ans ferme. Tout comme Marie-Josée, la compagne de Guy T., condamnée à 30 mois de prison.

Des peines de prison avec sursis allant de 6 mois à 12 mois, assorties d'amendes, ont été prononcées à l'encontre de prestataires de services: comme "les blanchisseurs" (l'ex-femme et le frère du patron), le photographe, le concepteur d'un site internet, deux loueurs d'appartements. Deux prostituées "maquerelles" ont aussi été condamnées.


Bénéfices importants

L'activité de proxénétisme, entre 2008 et 2013, aurait rapporté quelque 2 millions d'euros grâce à une quarantaine de femmes exerçant dans des hôtels puis des meublés à Cannes, Mougins, Mandelieu-la-Napoule et Fréjus. La justice a notamment saisi un villa au Muy (Var) estimée à 800.000 euros, et quatre véhicules qui seront livrés à la gendarmerie de Marseille.

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