Le Parti socialiste est promis à la défaite dans le Nord, où la droite est en position favorable, mais peut espérer conserver le Pas-de-Calais, tandis que le FN s'est qualifié dans la plupart des cantons des deux départements.
Eliminé dans 27 cantons sur les 41 que compte le département le plus peuplé de France, le PS va perdre le Nord qu'il contrôle depuis 1998. La qualification large de ses deux têtes d'affiche - le ministre Patrick Kanner à Lille-5 avec 37,6%, le président du conseil sortant Didier Manier à Villeneuve-d'Ascq avec 31% - n'y a rien fait. Le PS a fait les frais de l'absence d'alliance globale avec le Front de gauche et Europe-Ecologie/Les Verts. La droite, qui arrivait unie et revivifiée par ses succès à Tourcoing et Roubaix aux municipales, s'est qualifiée dans 28 cantons pour le second tour, où elle se présentera
en position favorable.
Elle affrontera la plupart du temps le FN - qui s'est qualifié dans un nombre record de 37 cantons - et peut espérer, grâce au report de voix probable de la gauche en sa faveur, remporter le département. Son champion, Jean-René Lecerf, a été élu dans son canton lillois dès le premier tour et pourrait bien devenir le nouveau président du conseil.
Les socialistes ne recueillent que 21% des suffrages exprimés, distancés par le FN à 31,8% et l'UMP-UDI à 30,4%. Le Nord est par ailleurs l'un des départements qui aura le moins voté, avec une abstention de 53,2%. Dans le Pas-de-Calais, le PS résiste et se qualifie dans 22 cantons sur les 33 pour lesquels un résultat définitif a été donné. Ses candidats affronteront au second tour de nombreux binômes FN : le parti d'extrême droite réalise un quasi sans faute en se qualifiant dans 32 cantons.Dans certains cantons, le parti d'extrême droite a frôlé les 50% de voix synonymes de victoire dès le premier tour, dans l'ancien bassin minier notamment, comme à Hénin-Beaumont 1 (49,44%) ou à Montigny-en-Gohelle (47,88%). L'UMP-UDI, peu présente au second tour dans ce département où la droite est faible historiquement, tiendra le rôle d'arbitre. Mais l'attitude de ses électeurs sur un éventuel barrage au FN, attitude qui déterminera tout ou partie des rapports de force au conseil départemental, reste incertaine. Le suspense est d'autant plus important qu'un nombre plus élevé que prévu de triangulaires,
dix, aura lieu au second tour dans le département. A moins que certains qualifiés en troisième position ne se désistent pour faire échouer le Front national, comme l'ont fait les socialistes à Avesnes-le-Comte.