France-Brésil : Varane, du rêve au cauchemar

Auteur du but de l'équipe de France, son deuxième consécutif et de la tête, le Nordiste Raphaël Varane s'est rapidement distingué par l'excellence, avant d'être impliqué sur les trois buts du Brésil, victorieux (3-1) jeudi en match amical.

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On avait laissé Varane sous le maillot bleu, à Marseille, le soir du 18 novembre dernier, brassard de capitaine au bras pour la deuxième fois, exultant dans les derniers instants alors qu'il venait d'offrir la victoire à la France (1-0) contre la Suède. Il venait d'inscrire son premier but avec la sélection nationale, d'un coup de tête en quelque sorte rédempteur, plus de quatre mois après celui marqué sous son nez et au-dessus de ses épaules par Mats Hummels en quart de finale du Mondial-2014, qui avait qualifié l'Allemagne en demi-finale.

Le défenseur français démontrait là son opiniâtreté pour ce qui est de corriger le tir sur une des rares phases de jeu, les coups de pied arrêtés qu'ils soient
défensifs ou offensifs, où sa marge de progression semble aussi grande que l'est sa taille (1,91 m). Le plus important lorsqu'on a du talent étant d'être constant, il a donc immédiatement remis le couvert face au plus prestigieux Brésil, en s'élevant plus vite, plus haut et plus fort que son vis à vis Miranda, pour catapulter le ballon dans le petit filet, validant ainsi la 15e passe décisive de Valbuena (1-0, 21e).

Face à la Seleçao, le Madrilène n'était cette fois pas le capitaine, rôle pour la première fois dévolu à Karim Benzema, mais qu'importe, le patron en devenir,
se dit-on déjà depuis un moment, c'est bien lui. Et cerise sur le gâteau, il peut d'ores et déjà, à 21 ans, se targuer d'ajouter son nom, dans la liste des buteurs français face au Brésil, à ceux de Zinédine Zidane, Thierry Henry, Marcel Desailly pour ne citer qu'eux, mais tous trois présents au stade de France, honorés ce jeudi pour leurs plus de cent sélections.

Bref, alors que quelques minutes auparavant il venait de s'illustrer en déviant avec malice un ballon vers Benzema qui croyait avoir marqué mais était tombé sur un Jefferson en mode "Airplane" sur sa parade (16e), la soirée semblait s'annoncer des plus idylliques pour Varane. Mais sa 18e sélection, jusqu'alors solide à tous points de vue lui a finalement réservé une heure suivante très pénible sur le plan défensif. 

Encore piégé

Il a d'abord été surpris sur le deux du une-deux entre Oscar et Firmino, ce dernier parvenant à glisser le ballon du bout du pied entre ses jambes vers son partenaire qui trompait Mandanda de près (1-1, 41e). En seconde période, alors que, ragaillardi, le Brésil poussait, il a été pris dans le dos par un décalage de Willian vers Neymar, et n'a pu rattraper le Barcelonais qui doublait le score d'une superbe frappe sous la barre en angle fermé (2-1, 57e). Comme dans un remake à l'envers du dernier clasico, déjà à l'avantage du Barça face au Real Madrid (2-1), mais où il avait cette fois-là gagné ses duels face au Brésilien...

Enfin, et c'est cette fois bien plus difficile à admettre, Varane, dont on croyait fermement qu'il avait retenu la leçon prise après ce fâmeux but de Hummels en Coupe du monde, s'est encore fait piéger sur un corner. Au marquage de Luiz Gustavo, il s'est d'abord fait griller la politesse au démarrage, puis, il est vrai quelque peu gêné par Moussa Sissoko, n'a pu que constater les dégâts causés par la tête du milieu de terrain brésilien qui assurait un succès
plus confortable aux Auriverde (3-1, 69e).

Le stoppeur ne masquait pas son dépit, probablement mû par un sentiment qu'on gage d'être plus de culpabilité que d'impuissance, et qui appelle une réaction qu'il ne manquera certainement d'avoir au prochain match. Car, aussi talentueux soit-on, on apprend plus de ses erreurs que de ses réussites.
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