Il y a deux mois, dans un article, il s'inquiétait de se retrouver un jour enfermé à l’extérieur de son cockpit.. "J'espère qu'après une pause pipi, je ne me retrouverai jamais devant une porte de cockpit verrouillée". Troublant.
Dans un article publié il y a deux mois dans un magazine aéronautique spécialisé, intitulé "Peux-tu m'ouvrir la porte" ?, Jan Cocheret, un pilote néerlandais de la compagnie Emirates, avait décrit presque exactement le scénario qui a eu lieu dans les Alpes entre Barcelone et Düsseldorf, a indiqué ce samedi le site néerlandais AD ( relayé en Belgique par 7/7).
Voici quelques extraits de cet article troublant :
- "Grâce aux portes blindées extra sécurisées, il n'est plus difficile pour un pilote d'empêcher à son collègue l'accès au cockpit. Il suffit d'attendre jusqu'à ce qu'il aille satisfaire un besoin naturel pour ne plus jamais ouvrir la porte"
- "Je me demande régulièrement qui est à mes côtés dans le cockpit. Comment être sûr que je peux lui faire confiance? Peut-être vient-il de se passer quelque chose de terrible dans sa vie qu'il est incapable de surmonter. J'espère qu'après une pause pipi, je ne me retrouverai jamais devant une porte de cockpit verrouillée."
- "Il existe bel et bien une façon pour rentrer dans le cockpit, mais si la personne à l'intérieur désactive cette option, il n'y a rien d'autre à faire que d'aller s'asseoir avec les passagers et attendre de voir ce qu'il adviendra".
Goed verhaal van B777-captain (en mijn zeer gerespecteerde ex-collega bij Air Holland) Jan Cocheret in de @volkskrant pic.twitter.com/Z2X28UjaJB
— Guido den Aantrekker (@GdenAantrekker) 28 Mars 2015
Suite au crash, Jan Cocheret n'a évidemment pu que constater que ses propos avaient décrit précisément le scénario très probable du crash. "Cette histoire effroyable est malheureusement devenue réalité", a-t-il écrit son profil Facebook en ajoutant un lien vers un nouvel article dans lequel il livre ses réflexions sur le crash. Ce possible blocage de la porte du cockpit est en vigueur dans tous les avions en vertu des normes de sécurité post-attentats du 11 septembre. Et il affirme que cela lui a toujours posé question.
Deux personnes dans le cockpit en permanence. C'est la mesure préconisée depuis le crash de l'A320 de la Germanwings dans les Alpes. Une mesure qui aurait peut-être permis d'éviter que le commandant de bord de l'avion ne soit bloqué à l'extérieur du cockpit par le copilote. Mais certains pilotes s'inquiètent déjà de cette nouvelle mesure qui a aussi des inconvénients et des risques.