Les équipes favorites du Tour des Flandres, Etixx et Sky, se cherchent une tactique en vue dimanche prochain de Paris-Roubaix après la démonstration de force du Norvégien Alexander Kristoff dans le "Ronde".
Pour avoir couru un "monument" du cyclisme, une grande classique de 264 kilomètres, comme une vulgaire étape de grand tour, la formation Sky s'est retrouvée dépourvue dans le final des Flandres. Les maillots noirs, postés en tête du peloton, ont mené la chasse derrière l'échappée et ont logiquement payé leurs efforts dans les 40 derniers kilomètres.
"Ils ont couru façon rouleau compresseur pour préparer le terrain à Geraint Thomas", analyse Dominique Arnould, directeur sportif de l'équipe Europcar. "Ce n'est pas illogique, compte tenu de ce qu'il avait fait au GP E3". Mais l'opération s'est soldée par un fiasco. Le Gallois, marqué de près par ses adversaires, l'a reconnu après la course qu'il a conclue à la 14e place : "Je n'avais les jambes pour conclure."
Sky, pour sa sixième saison dans le peloton, attend donc toujours de goûter à la victoire dans un "monument", l'un des objectifs annoncés par son patron Dave Brailsford. L'équipe changera-t-elle de stratégie dimanche prochain ? Le doute est permis au regard des habitudes de la formation britannique, rarement inventive.
D'autant que Paris-Roubaix se prête mieux que le Tour des Flandres à l'option rouleau compresseur -Quick Step l'a prouvé par le passé- et que Bradley Wiggins est mieux qu'un atout supplémentaire. Le vainqueur du Tour 2012 sera leader à part entière dans l'Enfer du Nord.
Ambitions à la baisse
"Nous sommes l'équipe la plus constante, dans la course et sur le podium", s'est félicité le directeur sportif d'Etixx, Wilfried Peeters, après la 2e place du Néerlandais Niki Terpstra. "Nous avons perdu contre un coureur (Kristoff) qui était tout simplement plus fort".
En relayant Kristoff jusqu'à l'approche d'Audenarde, après avoir attaqué au seuil des 30 derniers kilomètres, le Néerlandais a semblé courir pour assurer la deuxième place. Mais, à l'arrivée, le vainqueur sortant de Paris-Roubaix a été soutenu par son patron Patrick Lefevere : "Terpstra a fait une course très
intelligente."
Lefevere a reconnu avoir révisé à la baisse ses ambitions : "Je ne suis pas satisfait quand je ne gagne pas mais je fais une exception pour aujourd'hui." Il a surtout insisté sur l'absence du Belge Tom Boonen, son meilleur atout dans les classiques pavées, et souligné les coups du sort qui ont affaibli son groupe, les problèmes du Tchèque Zdenek Stybar qui a perdu en course des dents qui lui avaient été posées l'été dernier et la chute dans le final du Belge Stijn Vandenbergh (nez cassé). Pour conclure sur une note optimiste: "Paris-Roubaix nous conviendra mieux."