Cinq hébergeurs de données informatiques français, dont les deux principaux OVH et Gandi, ont affirmé jeudi que le projet de loi sur le renseignement les poussera "à l'exil" pour ne pas perdre leurs clients.
Les cinq sociétés, dont OVH, protestent contre la "captation en temps réel des données de connexion" et leur analyse par les services de renseignement au moyen de "+boîtes noires+ aux contours flous", expliquent-elles dans un communiqué.
Les hébergeurs estiment que ce projet "n'atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l'activité économique de notre pays", en poussant leurs clients à se tourner vers d'autres territoires moins intrusifs. Si le projet de loi est adopté en l'état, "nous devrons déménager nos infrastructures, nos investissements et nos salariés là où nos clients voudront travailler avec nous", menacent-ils avant d'énumérer une douzaine de villes où ils "supprimeron[t] des emplois au lieu d'en créer".
"Ce sont des milliers d'emplois (...) que les startups et les grandes entreprises iront aussi créer ailleurs", ajoutent-ils. Outre OVH et Gandi, ce communiqué adressé au Premier ministre, Manuel Valls, a été cosigné par les sociétés IDS, Ikoula et Lomaco.