Un enseignant qui avait exigé 7.500 euros d'indemnité des parents d'un lycéen lui ayant lancé une boule de papier d'aluminium, a vu mardi sa peine de six mois de prison avec sursis confirmée par la cour d'appel de Douai (Nord).
Le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe l'avait en première instance désigné coupable d'extorsion par contrainte, au préjudice des parents de l'élève, et avait relaxé sa compagne. Celle-ci a finalement écopé en appel d'un mois avec sursis pour complicité.Les deux ans d'interdiction d'exercer pour l'enseignant quinquagénaire ont par ailleurs été confirmés par la cour de Douai. Sa compagne et lui devront verser aux parents du lycéen chacun 2.100 euros d'indemnités au titre du préjudice matériel et 2.000 euros au titre du préjudice moral.
L'avocat de l'enseignant, Me Frank Berton, n'était pas joignable pour commenter cette décision. Il avait estimé auprès de l'AFP après le jugement en première instance que celui-ci relevait "de la morale et pas du droit".
"On nous mettait en cause et nous accusait de mensonge et la défense (du prévenu) était de dire que l'enseignant n'était coupable de rien et que c'était nous qui l'avions corrompu, mais ça fait deux fois que la justice dit exactement le contraire", s'est félicité de son côté Me Emmanuel Riglaire, avocat des parents du lycéen.
7 500 euros "contre" ITT de trois jours
Les parents "avaient un tel respect pour cet enseignant qu'ils étaient prêts à accepter tout ce qu'il disait pour leur fils", a-t-il ajouté. "L'enseignant a abusé de la faiblesse de cette famille", aux revenus modestes, dont le père est concierge dans un collège.
La somme de 7.500 euros, réclamée en juin 2012 par l'enseignant aux parents d'un élève de terminale d'un lycée professionnel d'Aulnoye-Aymeries (Nord), six mois après l'incident, "apparaît complètement disproportionnée" par rapport au préjudice subi par M. Miller - qui avait fait l'objet d'une ITT (incapacité totale de travail) de trois jours suite à l'incident -, avait considéré le tribunal d'Avesnes-sur-Helpe lors de son jugement en juillet 2013.
"Ces deux parents ne vivent que pour leur enfant et ont été contraints de vous remettre cette somme", avait également argumenté le tribunal. Les parents de l'élève comme l'enseignant avaient reconnu avoir signé une convention d'indemnisation officialisant le versement, au rythme de 300 euros par mois. En
contrepartie, l'enseignant renonçait à toute poursuite contre la famille.