Suez Environnement, écarté de l'appel d'offres pour la gestion de la distribution d'eau de la métropole lilloise au profit de Veolia, a déposé une requête pour faire annuler la procédure d'attribution de la délégation de service public, a indiqué le groupe lundi.
La requête a été déposée jeudi 16 avril auprès du tribunal administratif de Lille, a précisé le groupe, afin qu'il "déclare sans suite la procédure d'attribution
de la distribution de l'eau potable lancée par la Métropole européenne de Lille (MEL) fin 2013".
Vendredi, une source officielle de la MEL avait indiqué que la métropole avait choisi Veolia pour gérer, à partir du 1er janvier 2016, la distribution de
l'eau pour un contrat dont le montant devrait être de l'ordre de 445 millions d'euros sur huit ans.
Selon Damien Castelain, président de la communauté urbaine, ce contrat permettra une économie collective de 10 millions d'euros par rapport à la mise en place d'une régie et de quelques dizaines de millions d'euros par rapport au contrat actuel.
Pas de concurrence
Eaux du Nord, filiale de Suez Environnement via la Lyonnaise des Eaux, était depuis 30 ans bénéficiaire de la délégation de service public dans la métropole. Mais Suez Environnement avait été écarté de cet appel d'offres au profit de Veolia par la Communauté urbaine de Lille, qui avait jugé le 3octobre l'offre "irrecevable" en raison d'un manquement au cahier des charges.
Cette procédure a conduit la MEL "à ne pouvoir discuter son contrat de délégation de service public qu'avec un seul candidat et à se priver ainsi du bénéfice de la concurrence aussi bien en terme de prix que de qualité de service", argumente Suez Environnement, qui estime que "cette absence de concurrence nuit à l'intérêt général et aux usagers".
Le 6 novembre, le tribunal administratif de Lille avait rejeté une première requête de Suez. La MEL ne fait "pas de commentaire sur une procédure en cours", a réagi lundi une porte-parole de la métropole.
Fin février, le directeur général de Suez Environnement Jean-Louis Chaussade avait affirmé que son groupe irait devant le Conseil d'Etat pour protester contre son exclusion de l'appel d'offres. La non-reconduction de ce contrat concernant 62 communes représente un manque à gagner de 500 millions d'euros sur huit ans pour Suez Environnement, selon le groupe.