Collège de Leforest : un ex-surveillant mis en examen et écroué pour viols de mineures

Un surveillant de collège du Pas-de-Calais a été mis en examen jeudi soir à Béthune et placé en détention provisoire, après son interpellation mardi dans le cadre d'une enquête pour viols et atteintes sexuelles sur neuf adolescentes de 12 à 15 ans, a-t-on appris de source judiciaire.

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"L'intéressé ne conteste pas les faits, il a été mis en examen et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention sur les réquisitions du parquet et la demande du juge d'instruction", a annoncé le procureur de Béthune, Philippe Peyroux, jeudi soir.

Les principaux chefs d'accusation sont viols et atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité et corruption de mineurs via un réseau de communication électronique, a indiqué le magistrat lors d'une conférence de presse tenue jeudi matin.

Le suspect, 24 ans, comparaîtra à l'issue de l'enquête devant la cour d'assises, où il encourra 20 ans de réclusion criminelle. Une enquête de police avait été ouverte après que la mère d'une adolescente scolarisée au collège de Leforest eut signalé fin janvier à l'établissement avoir découvert des échanges de messages à caractère sexuel entre le surveillant et sa fille dans le téléphone portable de celle-ci.


La principale du collège a alors fait un signalement au parquet et le surveillant a démissionné, avait indiqué mercredi le rectorat. Une enquête dite d'environnement a alors permis d'identifier huit autres victimes du surveillant, qui était contractuel de l'Education nationale depuis l'automne 2013, a indiqué le procureur.

Les soupçons de viol concernent plus particulièrement deux des jeunes filles, les autres ayant reçu du jeune homme des caresses sur le chemin de leur domicile ou chez elles, a précisé le magistrat.

En outre, "il demandait aux jeunes filles sur les réseaux sociaux de se déshabiller. Il y avait celles qui acceptaient, celles qui refusaient, et celles qui se mettaient juste en sous-vêtements", a dit M. Peyroux.


Première alerte

"Il n'y a pas eu de menaces", a spécifié le procureur, avant d'ajouter : "mais une fille de 12 ou 15 ans peut-elle s'opposer à un surveillant qui a autorité sur elle ?"

"Le législateur considère que des filles de cet âge ne sont pas aptes à formuler un consentement éclairé", ce qui constitue l'infraction de viol et d'atteinte sexuelle, a rappelé le magistrat.

"Un certain nombre de jeunes filles, plus fragiles, avaient été repérées et sélectionnées" au collège par le surveillant, a-t-il dit. Interrogé sur un éventuel processus de prédation, M. Peyroux a estimé que le surveillant "avait davantage joué sur la séduction".

"On a bien senti que les victimes au moment de l'enquête étaient réservées, car le jeune homme était sympathique, beau garçon", a-t-il noté, jugeant possible l'éventualité que d'autres jeunes victimes n'aient pas encore osé le dénoncer. Une première alerte était apparue en automne 2014 : le surveillant "avait fait l'objet d'un avertissement parce qu'il avait raccompagné une mineure à pied, mais il ne s'était rien passé de particulier", a indiqué M. Peyroux.

"C'était resté en interne à l'Education nationale parce qu'il s'agissait d'un avertissement. Nous n'avions pas été informés, nous n'avions pas à l'être car il
ne s'était rien passé"
, a expliqué le magistrat.

Plusieurs scandales à caractère pédopornographique ont secoué l'Education nationale ces dernières semaines impliquant un directeur d'école, un professeur de sport et deux instituteurs, dans différents départements.
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