A Valenciennes, la contrainte pénale, dernière chance avant la prison, commence à trouver sa place

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"On a des profils assez lourds et on leur présente ça comme le dernier arrêt avant la prison, la dernière chance". Depuis quelques mois Grégory Lemière, conseiller d'insertion et de probation à Valenciennes (Nord) suit son premier condamné placé sous "contrainte pénale".

Cette nouvelle peine, à effectuer en "milieu ouvert" hors prison, met les services de probation en première ligne. Et comme toute nouveauté, elle doit trouver sa place.

"Autant on a pu être dubitatif un moment, notamment sur la différence avec le sursis mise à l'épreuve (assorti d'obligations, NDLR), autant je pense maintenant que c'est quelque chose qui a sa place dans la réponse pénale", explique Grégory Lemière.

Et cette place, c'est cette dernière chance, via l'organisation d'un suivi "cousu main" pour des délinquants présentant "un cumul de problématiques et à fort potentiel de récidive", analyse Jérôme Brugallé, directeur de l'antenne de Valenciennes du Service pénitentiaire d'insertion de probation. Ils ont ainsi en moyenne déjà quatre mentions à leur casier judiciaire, souvent pour alcool au volant, atteintes aux biens ou stupéfiants.

Sur les quelque 1.400 personnes non écrouées suivies, l'antenne ne compte encore que 11 contraintes pénales, six mois après l'entrée en vigueur de cette peine. Mais le "cousu main" est chronophage et, avec une dizaine de conseillers, le service ne pourra de toute façon pas suivre correctement plus d'une cinquantaine de "CP" en même temps, sachant que la mesure peut durer jusqu'à cinq ans.

"L'objectif c'est d'en faire beaucoup ou d'en faire bien ?," interroge M. Brugallé, alors que les premiers renforts en effectifs annoncés par le ministère n'arriveront sur le terrain que dans 18 mois, le temps d'être formés.

"C'est jouable à cinq dossiers, mais on ne peut pas faire une analyse pareille pour 110, c'est dommage d'ailleurs", relève de son côté Grégory Lemière. Ainsi, au cours de la phase d'évaluation de trois mois entre la condamnation et le prononcé de mesures par un juge d'application des peines, les conseillers ont au minimum quatre entretiens approfondis avec le condamné, dont un au moins à domicile. Si possible en impliquant la famille, qui ne peut évidemment y être obligée. 

Interdiction "très mal prise"

Un moyen d'essayer de faire ressortir d'éventuels problèmes et de travailler à l'adhésion du condamné au programme qui se met en place. Comme cet homme qui a "très mal pris" une interdiction de débit de boissons, s'affichant déterminé à contourner une mesure de fait difficilement contrôlable. Ce qui a finalement permis, en pointant la corrélation de l'alcool avec ses délits, de lui faire admettre un problème d'addiction.

Grâce à cette meilleure connaissance, "on s'autorise beaucoup plus à retoucher le contenu" des mesures constituant la contrainte, estime d'ailleurs M. Lemière. 

Une large palette qui implique la mise en place d'un "travail en réseau", en mobilisant les partenaires des domaines social ou professionnel notamment, après définition des priorités et d'une feuille de route, souligne M. Brugallé. "Quelqu'un qui a un problème d'addiction et pas de logement, on commence par où?" "A nous de relever le défi, de montrer notre expertise" pour faire fonctionner cette "alternative aux courtes peines", poursuit le responsable, évoquant un premier bilan "plutôt bon, notamment dans le dialogue avec les magistrats". Grégory Lemière n'a "pas encore de recul sur une peine très très jeune".

Mais il n'a plus de doutes sur son intérêt entre la détention et les aménagements de peine existants. "Je suis sûr que beaucoup de condamnés préfèreraient quatre mois sous bracelet électronique tranquillement chez eux à trois ans à être obligés de me voir tous les 15 jours".
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