Paris : la Picardie très représentée à la manifestation des petits patrons

Des centaines de travailleurs indépendants ont manifesté, lundi 27 avril près de Paris, contre le RSI, leur régime de protection sociale, très fortement décrié. Les Picards étaient particulièrement nombreux à montré leur colère générale contre un régime social... en passe d'être réformé ?

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Ils ont commencé par une opération escargot, lundi 27 avril au matin, sur l'autoroute A1. Puis, les petits patrons et artisans picards, devenus manifestants pour l'occasion, ont rejoint le siège du Régime social des indépendants (RSI), à Saint-Denis près de Paris.

Contre leur organisme d'assurance sociale, ils étaient des centaines à se mobiliser. Et ceux de Picardie, Bretagne et Dordogne étaient particulièrement nombreux. Le cortège, émaillé de gilets jaunes et de pancartes "RSI, demain RSA", "SOS entreprises en détresse" ou "RSI = Racket", a marché au son des cornes de brume et des sifflets, dans une atmosphère tendue face à plusieurs dizaines de policiers.

2,8 millions de personnes, dont 40.000 Picards, sont gérées par le RSI.

Un ras-le-bol général


A l'appel de l'association "Sauvons nos entreprises" (SNE), les manifestants ont dénoncé les dysfonctionnements de leur régime de protection sociale et le montant des cotisations.

Le mécontentement est total :
  • Sur la forme. Contre les erreurs de calcul, le sentiment que les situations ne sont pas comprises par l’administration.
  • Sur le fond. Les petits patrons, qui rappellent qu’ils ne touchent pas le chômage, sont mécontents de la prise en charge de leurs maladies et de leur retraite.
"Le rapport entre prix payé et résultat obtenus, c’est complètement aberrant", lance un artisan. "On peut pas payer 52% de charges. C’est pas possible. Il faut absolument embaucher, et dans ce cas là, le seul moyen c’est nous, c’est pas le CAC 40 !", lâche un autre.

Reportage de Julie Poirier et Matthieu Chouvellon. Intervenants : Laurent Brasseur, Collectif "sauvons nos entreprises" ; Fabrice Devaux, Artisan ; Sabrina Quenton, Artisan ; Jean-Philippe Naudon, Directeur des missions du RSI.


3e manifestation en moins de deux mois


Le RSI affirme que tout est réglé et que des améliorations ont été ou vont être apportées. Alors que le dialogue parait rompu, il dit vouloir améliorer la communication avec les artisans et se "réjouit" de la création d'une mission parlementaire sur l'état de ce régime social.

"C'est une enquête parmi tant d'autres, une de plus, pour calmer la colère", a jugé le président de l'association SNE, Pascal Geais, avant d'ajouter : "C'est deux suicides par jour, il faut que le problème s'arrête de suite, il faut un moratoire."

Le gouvernement serait en train de préparer une loi pour réformer le RSI. Fin mars, le Premier ministre Manuel Valls s'était dit favorable à une réforme de ce régime, qu'il qualifait de "désastre""La réforme, nous l'attendons. Nous ce qu'on aimerait bien ce n'est pas que des paroles, c'est surtout des écrits", a résumé une manifestante.

A l'origine de ces mouvements politiques, il y avait eu une première grande manifestation, le 9 mars. Environ 7.000 travailleurs indépendants, artisans et commerçants, selon la police, avaient marché à Paris. Une autre mobilisation plus modeste avait eu lieu à travers la France le 23 mars.
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